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Test du Mercedes EQB : que vaut le premier SUV électrique 7 places du marché ?

La version électrique du GLB est un monstre de 2 tonnes au comportement surprenant. 

Note de la rédaction : cet essai a été mis à jour le 2 aout 2023. En effet, afin d’avoir des données plus précises sur l’autonomie du Mercedes EQB, nous avons testé à nouveau le SUV électrique 7 places en y intégrant un parcours davantage autoroutier. La partie sur l’autonomie a été modifiée en conséquence. Le reste du test est inchangé par rapport à sa première publication.

Article publié initialement le 15 avril 2022 :

C’est au large de l’Atlantique, sur la côte portugaise, que nous avons eu le plaisir de découvrir la dernière production 100 % électrique de Mercedes. De Nazaré à Ericeira en passant par Peniche ou l’incontournable Lisbonne, notre périple à bord du EQB nous a menés de la plage à la ville, des pavés au sable et des falaises à l’autoroute. En somme ? Un panel de routes et de paysages suffisamment varié pour avoir un aperçu très précis des performances de ce SUV. Rassurez-vous, on vous dit tout.

Dimitri Charitsis – 01net.com – L’EQB sur la côte portugaise.

L’EQB qu’est-ce que c’est ?

L’électrification chez Mercedes n’est pas un exercice teinté de risque. Hormis un EQS statutaire, le constructeur allemand s’est surtout contenté de transformer à moindre frais ses versions thermiques en électriques. L’EQA était une version à peine modifiée du GLA ? Eh bien l’EQB ne sera pas plus qu’une version du GLB dotée d’une batterie et de moteurs électriques. Entendons-nous, cela n’indique en rien une certaine paresse chez les ingénieurs de la marque à l’étoile. Électrifier un véhicule représente un travail considérable, que ce soit en termes de développement ou d’adaptation du châssis. Disons néanmoins que ce procédé chez Mercedes a la triste réputation d’ôter toute part de surprise sur le résultat final.

Dimitri Charitsis – 01net.com – Le design de l’EQB est très proche de celui du GLB.

Qu’importe l’originalité. Avec l’EQB, l’essentiel est ailleurs pour Mercedes. En effet, le constructeur lance avant la concurrence le premier SUV électrique sept places du marché, de série s’il vous plait ! C’est lui que nous avons testé dans sa version 350 4MATIC, la première disponible en France.

Design : l’art du copier/coller

Nous passerons rapidement sur la partie esthétique de ce SUV à l’étoile puisqu’il reprend à quelques nuances près les traits du GLB thermique. Certes, il est 5 cm plus grand, ce qui a vue d’œil est bien difficile à distinguer. Certes, il dispose de sa propre signature lumineuse, et d’une calandre propre aux véhicules électriques de la marque, mais pour le reste, c’est un GLB tout ce qu’il y a de plus classique. Dès lors, nous aurions pu nous attendre à quelques changements dans l’habitacle, mais là encore Mercedes est resté fidèle à ses principes. Les évolutions majeures viendront avec les nouvelles plateformes, pas avant.

Un environnement connu, sublimé par MBUX

Vous l’aurez compris, il n’y a pas véritablement d’effet de surprise dès lors que l’on monte à bord de l’EQB. L’environnement est connu, c’est celui des dernières livrées de Mercedes, et plus précisément du « petit frère » l’EQA. Nous vous invitons d’ailleurs à relire notre essai de l’EQA dans lequel nous revenons en détail sur les forces et les faiblesses de cette planche de bord articulée autour de deux écrans numériques de 12 pouces.

Pour trouver de la nouveauté, il faut regarder dans les détails du système et notamment dans la partie récupération d’énergie. Sur l’EQA, la marque à l’étoile avait inauguré un système de récupération sur quatre niveaux. Via les palettes au volant, le conducteur pouvait choisir l’intensité du freinage à la décélération et par conséquent la capacité de la voiture à recharger la batterie sur ces phases. Sur son SUV sept places, Mercedes opte pour une solution plus simple qui réduit le nombre d’options de récupération à trois niveaux. L’utilisateur aura désormais le choix entre un mode roue libre, le « D », un mode « D- » à l’intensité de freinage élevée et un mode « D Auto « sur lequel la voiture démarre et qui sera probablement le plus prisé des utilisateurs. En effet, celui-ci fonctionne de concert avec la navigation du véhicule pour anticiper les zones de freinage et adapter la récupération en conséquence. Le système fonctionne étonnement bien sur la plupart des routes. Dommage en revanche que la navigation par défaut de MBUX manque légèrement de clarté.

Autonomie : un point faible presque évident

Le système de récupération d’énergie de l’EQB est malheureusement le principal atout de la voiture sur l’aspect de l’autonomie. Non pas que le SUV ait à rougir de la taille de sa batterie, ses 66,5 kWh sont tout à fait dans la moyenne, ils convenaient d’ailleurs tout à fait à l’EQA, mais le gros bébé de Mercedes doit également composer avec un gabarit plus lourd et plus imposant. Sans surprise, la consommation est en hausse et finalement assez éloignée des 419 km affichés sur la fiche technique du véhicule. En effet, dans des conditions réelles, il nous parait bien difficile d’atteindre les 300 km.

Comme de nombreux véhicules électriques, l’EQB subit l’autoroute en matière de consommation. À 130 km/h, sa consommation est d’environ 24 kWh/100 km, ce qui ne lui permet pas d’atteindre les 300 km d’autonomie avec une charge, soit notre valeur seuil pour estimer qu’une voiture électrique peut voyager. C’est qu’il faut, de l’énergie, pour déplacer ces 2,1 tonnes !

Mercedes EQB consommation.
Mercedes EQB : notre consommation.

En revanche, la bonne nouvelle concernant le mastodonte de Mercedes, c’est qu’en adoptant un éco-conduite et en limitant le recours aux voies rapides (c’est-à-dire sur des trajets urbains ou limités au réseau secondaire), il est possible de faire baisser considérablement cette consommation. En effet, sur notre boucle mixte de 200 km environ, dont plus de 30 d’autoroute, la consommation moyenne de notre EQB s’élève à 19,1 kWh/100 km, ce qui est nettement plus tolérable. Dans ces conditions, on n’atteint toujours pas les estimations WLTP officielles, mais on approche des 350 km avec une charge, ce qui peut être suffisant.

Cette autonomie relativement limitée aurait pu être compensée par une vitesse de recharge rapide. Il n’en est rien, le chargeur DC de l’EQB est limité à un triste 100 kW. Certes, cette puissance permet de récupérer de 10 à 80 % de la batterie en 30 mn, mais il faudrait être sacrément optimiste pour se lancer dans un grand trajet avec ce SUV.

Sur la route ? Du velours !

Finalement, c’est sur la route que l’EQB met tout le monde d’accord. Bien sûr, compte tenu de son poids et de son gabarit, le SUV de Mercedes n’est pas un modèle de dynamisme, mais il est parvenu à nous étonner même sur ce point grâce à des reprises incisives et un comportement assez vigoureux sur les routes sinueuses.

Mais le point fort du SUV sept places est ailleurs. Il réside dans son extrême confort. Mercedes est décidément un maître lorsqu’il s’agit de fabriquer des véhicules dans lesquels on est à l’aise, que ce soit au volant ou en tant que passager. Malgré ses deux tonnes, dont un quart est imputable à la batterie, et alors qu’il ne dispose pas de suspensions pilotées, l’EQB glisse sur la route et filtre la moindre aspérité avec une aisance étonnante. De fait, comme l’EQA ou l’EQS avant lui, il fait partie des voitures électriques les plus confortables du moment.

Verdict de l’essai :

À coup sûr, l’EQB représente aujourd’hui une proposition unique sur le marché de l’électrique. Ses sept places et son comportement sur la route sont des atouts indéniables qui pèseront sur la balance au moment où il sera comparée à la version sept places du Model Y de Tesla. Il faudra au moins ça pour justifier un tarif qui démarre à 54 700 euros. Il y a cependant un paradoxe structurel chez l’EQB. Son format et son comportement sur la route en font une voiture familiale taillée pour dévorer les kilomètres par milliers. Mais sa batterie, relativement réduite, sa consommation relativement élevée et sa recharge limitée, la cantonneront sans doute à des trajets strictement urbains. C’est certainement sur ce point que le SUV électrique de Mercedes sera à la peine face au Model Y. Mais pour que ce match ait lieu, il faudrait déjà que Tesla se décide un jour à proposer la version sept places de son SUV en France. En attendant, Mercedes a un boulevard devant lui.

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Dimitri Charitsis