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Télédistribuer les logiciels pour gagner du temps

On peut désormais télédistribuer toutes sortes d’applications. Les outils se sont perfectionnés, mais restent tout de même dépendants de la charge du réseau.

Travail fastidieux par excellence, la mise à jour du parc informatique de l’entreprise est pourtant le passage obligé pour assurer le bon fonctionnement du système. Comment faciliter au maximum cette tâche lorsqu’on dispose de plusieurs centaines de postes clients ? “Nous devions déployer 1 000 stations Windows NT sur une centaine de sites répartis en France métropolitaine et dans les DOM-TOM et ce, avec un délai très court de moins de six mois. Un travail immense sans l’aide d’outil de télédistribution adapté “, se souvient Christian Moreau, chef de projets à l’ANPE. “Nous utilisions jusqu’alors un outil de télédiffusion basé sur un produit de Sopra, mais il ne convenait plus à nos besoins. Nous nous sommes donc équipés de Vision64 de Swan.”Chez Thomson Broadcast Systems (800 personnes réparties sur trois sites, Cergy-Pontoise, Brest et Rennes), l’administrateur système travaille avec LANDesk Management Suite d’Intel depuis deux ans, aidé par la SSII Technologies Évolutives, le DVAR (Deployment Value Added Reseller) d’Intel. “Seul notre site de Cergy, composé de 300 postes, est équipé. Les deux autres ne l’ont pas été par manque de temps, mais aussi parce que nous attendions la version 6. 4 de la suite d’Intel, qui est plus rapide sur les lignes spécialisées “, témoigne Denis Schmitt, administrateur système de Thomson Broadcast Systems.Les logiciels de télédistribution sont, en général, des plates-formes d’administration complètes, proposant la prise en main à distance et même, pour certains, l’inventaire du parc et son suivi. Une fonction qui facilite grandement la tâche en évitant l’écriture manuelle des références des machines. Avant toute opération de mise à jour ou d’installation, il est nécessaire d’identifier non seulement la configuration des postes destinataires, mais aussi l’espace disque disponible.“C’est vrai qu’il nous manque des liaisons avec des outils de gestion et d’inventaire de parc. Fort heureusement, nous avons un parc très homogène. Nos utilisateurs n’ont pas la possibilité de faire les mises à jour de leurs logiciels “, remarquent Fabrice Gillet et Jean-Christophe Lascombe, administrateurs NT et SMS de l’Inserm, utilisateurs de System Management Server (SMS) de Microsoft.

Une organisation rigoureuse

Quel que soit l’outil choisi, nos témoins ont tous mis en place une organisation rigoureuse pour la migration de leur parc : définition des paquets de télédistribution, photographies avant et après, diffusion des paquets par étapes, etc. La préparation des paquets est la première, et peut-être la plus importante, des phases de télédistribution. “Je prépare un poste en configuration normale, je le photographie, j’installe le paquet, puis je photographie à nouveau le poste. Ensuite, je prépare une machine totalement vierge, sur laquelle j’installe l’outil destiné à la télédistribution, puis je photographie. Je compare alors les photographies. Je peux ainsi identifier les DLL sources de problèmes “, explique Denis Schmitt. Une méthode qui, selon l’administrateur système, fonctionne à 90 %. La photographie du poste test avant et après permet, en effet, d’identifier les fichiers qui sont mis à jour et ceux qui sont réappliqués. Il suffit alors de préparer le paquet avec uniquement les fichiers mis à jour. Résultat, l’installation est moins longue et les paquets sont moins lourds.“Je n’ai jamais eu plus de 7 % d’erreurs ! “, reprend Denis Schmitt. “Nous produisons les paquets au niveau national, ils sont qualifiés et mis dans un dépôt. De là, ils sont diffusés vers les dépôts de la dizaine de pôles régionaux, puis vers ceux du site concerné et enfin déployés sur les postes clients destinataires “, détaille Christian Moreau, de l’ANPE. Mais avant tout, ce sont les utilisateurs qui doivent respecter certaines règles, comme celle qui consiste à laisser leur poste allumé.“La majorité des erreurs de mise à jour proviennent, dans notre cas, de postes qui ont été éteints par leurs utilisateurs “, confirme Fabrice Gillet, de l’Inserm. Une fois la télédistribution terminée, les rapports d’erreurs sont essentiels : non seulement pour connaître les postes qui n’ont pas été mis à jour, mais aussi la raison pour laquelle ils ne l’ont pas été. “Les remontées d’informations ne sont ni suffisamment synthétiques, ni suffisamment détaillées. L’administration et l’exploitation de l’outil pour le suivi de la télédistribution ne sont vraiment pas simples. De plus, en cas de problème, il reste difficile de le contourner ou de revenir à la situation initiale, remarque Christian Moreau. Et d’ajouter : “Lors de télédistributions à l’échelon national, comme la nôtre, la présence d’opérateurs sur site reste indispensable pour s’assurer du bon déroulement des opérations.”

Attention à la surcharge du réseau

La télédistribution permet non seulement de gagner du temps sur le déploiement ou la mise à jour de l’ensemble du parc, mais aussi sur les temps d’installation des logiciels. “Pour installer Office 2000 manuellement sur un poste, il faut compter une cinquantaine de minutes. Avec la télédistribution, nous pouvons en installer 10 simultanément en vingt minutes, sans interrompre l’utilisation “, se félicite Denis Schmitt.Encore faut-il bien surveiller la charge du réseau. Si pour Thomson Broadcast Systems et pour l’Inserm les équipes ont pu télédistribuer des paquets de 40 à 50 Mo, l’opération ne s’est faite que sur quelques postes en simultané. “Dès que l’on ne fonctionne plus en mode multicast, la gestion de la bande passante pose un réel problème, ajoute Christian Moreau. Pour l’instant, nous n’avons pas effectué de grosses télédistributions. Nous verrons alors quelles sont les limites réelles de l’outil.”

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STÉPHANIE RENAULT