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SeedFuck, l’arme anti-Hadopi ?

Apparu il y a quelques jours sur la Toile, ce petit bout de code permettrait de polluer les réseaux BitTorrent et de compliquer la tâche des patrouilles de l’Hadopi.

C’est ce qu’on appelle du « Torrent poisoning ». Et c’est peut-être le futur cauchemar des ayants droit. La technique consiste à polluer les réseaux de peer to peer (comme BitTorrent) de fausses adresses IP afin de compliquer la tâche des sociétés chargées de relever les infractions au téléchargement, justement à partir de cette donnée.

Depuis quelques jours, un petit programme, baptisé SeedFuck (sic), circule sur le Net. Il permettrait de réaliser l’opération très simplement. L’efficacité de ce bout de code, repéré par plusieurs blogs (sur hack45, ou bluetouff), n’a pas été vérifiée.

Des versions Web de SeedFuck auraient vu le jour.
Des versions Web de SeedFuck auraient vu le jour. – Des versions Web de SeedFuck auraient vu le jour.

Mais son auteur, Burningmace, explique que son programme permet d’inonder le réseau BitTorrent de milliers de faux « peers » (internautes partageant une partie d’un fichier) associés à des adresses IP bidon. Ces dernières peuvent être fictives… ou réelles. Ce qui laisse imaginer le genre d’emprunt que les internautes anti-Hadopi (et facétieux) pourraient faire du côté de la rue de Valois…

Une arme qui pourrait se retourner contre ses auteurs

Depuis sa mise en ligne, le programme a déjà évolué sous la forme d’une application Web offrant à tout un chacun le plaisir de s’adonner au « Torrent poisoning ».

Ceci dit, ce petit jeu ne serait pas très légal, comme le fait remarquer Eric Freyssinet (@ericfreyss) sur Twitter. Selon ce spécialiste de la cybercriminalité, cette pratique serait passible de l’article 434-23 du code pénal, qui punit de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende, « le fait de prendre le nom d’un tiers [dans ce cas, l’adresse IP, NDLR], dans des circonstances qui ont déterminé ou auraient pu déterminer contre celui-ci des poursuites pénales [pour téléchargement illicite, NDLR]. »

Autrement dit, les victimes d’une usurpation d’adresse IP, repérées par la Hadopi, pourraient se retourner contre les auteurs de cette usurpation. Les amateurs sont donc prévenus.

Le recours au « Torrent poisoning » pose un autre problème, plus basique : inondé de leurres, le réseau ne risque-t-il pas de devenir inutilisable pour ses membres, ou du moins peu fiable ? Ce qui conduirait au bout du compte à l’objectif visé par la Hadopi : neutraliser le téléchargement illicite.

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Par : Opera

Stéphane Long