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Rachat de Twitter : des milliers d’internautes migrent vers une alternative open source

De nombreux utilisateurs de Twitter n’apprécient pas la stratégie d’Elon Musk. À la suite du rachat, une foule d’internautes a d’ailleurs décidé de quitter le réseau social en direction d’une alternative décentralisée et open source : Mastodon.

Twitter a un nouveau propriétaire –  et ça change tout ? Au terme de longues négociations, Elon Musk a pris le contrôle du réseau social. Entouré de proches de confiance, le milliardaire s’est retranché dans une salle de conférence au sein des locaux de Twitter, à San Francisco, pour définir le futur de l’entreprise.

Depuis, Elon Musk a multiplié les décisions controversées. Après avoir licencié les dirigeants et mis la pression sur les employés, il s’est attaqué au fonctionnement du réseau social. L’entrepreneur a annoncé l’arrivée d’un abonnement payant, qui comprend le badge de certification. Bien décidé à transformer la plate-forme de fond en comble, Musk s’est aussi engagé à assouplir la modération des contenus, qu’il juge trop stricte, et à débloquer certains des utilisateurs bannis.

Quitter Twitter pour échapper à Elon Musk

Les changements promis par Elon Musk suscitent l’inquiétude de nombreux internautes. Opposés à la stratégie affichée par le milliardaire, et à son idéologie libertarienne, ils sont nombreux à envisager de quitter Twitter. Certaines personnalités ont d’ailleurs déjà indiqué leur départ en guise de protestation. C’est le cas de Marie Peltier, une chercheuse belge spécialiste du complotisme :

« Le prix à payer sur ce réseau était déjà élevé. Si un soutien direct de l’extrême droite en prend la tête, Twitter devient objectivement un outil politique de l’extrême droite », déclare Marie Peltier dans un tweet.

Même son de cloche du côté des annonceurs publicitaires. Les marques redoutent que Twitter devienne une zone de non-droit, où les messages haineux et la désinformation prolifèrent. Le constructeur automobile General Motors a d’ailleurs suspendu ses publicités sur Twitter en attendant des signaux rassurants de la part d’Elon Musk.

A lire aussi : Devenu chef de Twitter, Elon Musk partage une étrange théorie du complot

Hausse des inscriptions sur Mastodon

Dans ce contexte, le hashtag #TwitterMigration s’est progressivement popularisé. Comme on peut le voir sur Twitter, la plupart des utilisateurs qui se détournent du réseau social migrent vers Mastodon, une alternative open source et décentralisée née en 2016.

Un jour après l’entrée d’Elon Musk dans les locaux de Twitter, Mastodon a en effet enregistré un pic de nouveaux entrants. Le réseau social a enregistré « plus de 70 000 inscriptions rien qu’hier », soit 24 heures après le rachat. Cet afflux d’usagers a même provoqué un bref dysfonctionnement des serveurs.

« Certains serveurs Mastodon ont subi une très forte charge ces derniers jours en raison de l’extrême augmentation du nombre d’utilisateurs », explique le compte Twitter de Mastodon.

Mastodon, le réseau social décentralisé

Créé par le développeur allemand Eugen Rochko, Mastodon est pensé comme une alternative à Twitter. Après avoir créé un compte, les utilisateurs peuvent publier des “Toot“, ou des “Pouet” en français, l’équivalent des tweets. Sans surprise, le réseau social est accessible sur mobile et sur ordinateur. De ce côté-là, Mastodon est similaire à un site comme Twitter, Facebook ou Instagram.

mastodon
mastodon/ 01Net

Néanmoins, Mastodon est très différent des autres plates-formes. Le réseau social est en effet composé d’une série de serveurs décentralisés. Ces serveurs sont créés et gérés directement par les internautes. Chaque serveur concerne une thématique particulière, comme le gaming, le cinéma ou l’activisme. On y trouve aussi un serveur généraliste, mastodon.social. Lors de l’inscription, vous devez choisir quel serveur vous souhaitez rejoindre. Pour rejoindre certaines communautés, il faut s’inscrire sur une liste d’attente.

« Chaque serveur est géré par une organisation ou une personne indépendante », explique Mastodon sur son site Web.

En clair, Mastodon est composé d’une série de petits réseaux sociaux, autogérés par les internautes. La plate-forme fonctionne un peu de la même façon qu’un forum traditionnel, avec des sous-sections et des topics. Les serveurs sont indépendants les uns des autres, mais ils peuvent communiquer entre eux.

« Vous pouvez facilement déplacer votre profil sur un autre serveur à tout moment sans perdre d’abonné », détaille Mastodon.

Une plate-forme open source

Sur Mastodon, il n’y a pas d’algorithmes de recommandation qui contrôlent ce qui apparaît sur votre écran. Sur le fil d’actualités, on trouve tout simplement tous les messages publiés par les membres des serveurs rejoints. De plus, la plate-forme est open source et à but non lucratif. Elle ne collecte pas les données personnelles de ses membres, n’affiche pas de publicités, ne propose pas d’abonnements payants et n’impose pas de système de modération des contenus. En effet, chaque serveur a ses propres règles. Ce sont les internautes qui appliquent leur propre système de modération. Évidemment, Mastodon a édicté des principes généraux pour éviter les abus.

Avec cette approche originale, la plate-forme pourrait séduire les utilisateurs de Twitter opposés à la prise de contrôle d’Elon Musk. Conscient de l’opportunité, Mastodon a d’ailleurs multiplié les pics à l’encontre du milliardaire dans une série de tweets :

« Notre vision des réseaux sociaux est qu’ils ne peuvent pas être achetés et contrôlés par le premier milliardaire venu. Notre capacité à communiquer entre nous sur Internet ne peut pas être soumise aux caprices d’une entreprise commerciale ».

Une menace pour Twitter ?

Plus complexe qu’une plate-forme comme Twitter, Mastodon risque fort de décontenancer les utilisateurs lambda. Le fonctionnement du réseau, avec ce florilège de serveurs avec des règles différentes, est plutôt difficile à appréhender. Il faut un long temps d’adaptation pour prendre ses marques et naviguer entre les différentes communautés.

De plus, Mastodon donne beaucoup de pouvoirs aux administrateurs, ces internautes qui gèrent les serveurs. Si ces gestionnaires décident de supprimer un serveur, ou un utilisateur, il n’y a pas de recours possible. C’est un peu la porte ouverte à tous les abus, surtout si le nombre d’usagers explose à la hausse.

C’est pourquoi on estime que Mastodon ne représente pas une véritable menace pour un géant comme Twitter. Avec son fonctionnement décentralisé, le réseau social s’adresse essentiellement aux geeks. Comme le note The Guardian, « bon nombre des principaux utilisateurs de Mastodon sont des experts en technologie ».

Actuellement, Mastodon revendique plus de trois millions de comptes utilisateurs dans le monde. On est loin des 326 millions d’utilisateurs recensés par Twitter.

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Par : Opera

Florian Bayard
Votre opinion
  1. Ce qui me gêne avec la version iOS de Mastodon est que l’application demande un accès complet au mobile, contact et notification.
    Si je refuse, impossible d’aller plus loin
    Or, la version Web ne demande rien de tout ça.

  2. Jamais compris l’intérêt de ces réseaux si sociaux !
    Sur les multiples sujets qui m’intéressent je n’ai jamais eu de vrais contacts, juste des dénigrements. et surtout du silence. Ceci en passant par de vrais sites (comme ici).
    Tout cela est de la perte de temps.

  3. C’est incroyable ce déni. Ben oui Twitter était géré par l’extrême gauche, avec le terrorisme de l’extrême-gauche , la désinformation de l’extrême-gauche , le complotisme de l’extrême-gauche et donc tout allait bien ? On croit rêver, enfin cauchemarder devant autant d’hypocrisie et de malveillance

  4. Alors, je ne sais pas d’où sort cette Marie Peltier, en tous cas elle n’a pas l’air d’avoir une grande influence par le nombre de personnes qui la suive ni par le tweet en question dans l’article…
    Ensuite, “soutien direct de l’extrême droite” !? et cette personne se dit chercheuse spécialiste du complotisme !?

    Bin, entre nous, je crois qu’il faut qu’elle continue à chercher… car là elle n’a rien trouvé à part le ridicule…

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