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Rachat d’Orange: France Télécom déboursera 325 milliards de francs

(Mise à jour) En rachetant à Vodafone l’opérateur de mobiles britannique Orange, France Télécom devient le numéro 2 européen du téléphone portable.

Avec cette acquisition, non seulement France Télécom l’emporte devant des candidats redoutables, (MCI-Worldcom, Telefonica ou KPN), mais encore devient numéro 2 européen, juste derrière Vodafone (38 millions) et de peu devant Telecom Italia (20 millions). Désormais, Orange, Itineris et l’ensemble des activités mobiles de France Télécom seront regroupés au sein d’une nouvelle société, baptisée New Orange, dont le chiffre d’affaires consolidé aurait, en 1999, représenté environ 8 milliards d’euros (52,5 milliards de francs). Cette dernière sera dirigée par l’ancien dirigeant et fondateur d’Orange, Hans Snook. Selon les dirigeants de France Télécom, New Orange sera cotée à Londres, à Paris et à New York dès la fin 2000, ou au début 2001. Selon le communiqué de presse officiel,” les statuts de la société seront à la mesure d’une grande entreprise internationale cotée à Londres “.

Le montant de l’acquisition d’Orange est élevé : 264 milliards de francs, somme à laquelle il faut également ajouter 19,4 milliards, destinés à éponger la dette d’Orange, et 43 milliards afin de payer la licence UMTS d’Orange en Grande-Bretagne. Bref, au total, entre 325 et 326 milliards de francs. Une somme jugée exorbitante par certains analystes, même s’ils s’accordent à évaluer la capitalisation à terme du nouvel ensemble entre 100 et 150 milliards d’euros. France Télécom paiera 145,4 milliards de francs (22,2 milliards d’euros) en cash, grâce à un pool bancaire internationnal. Le reste sera payé en actions France Télécom, par une émission de nouveaux titres. Cette opération baisse la participation de l’Etat de 61 % à 54 %, et fait de Vodafone un nouvel actionnaire de France Télécom, avec un peu moins de 10 %. Cependant, Vodafone n’aura pas de droit de vote au sein de France Télécom, et devrait sortir très vite du capital.

FT doit trouver des financements à la hauteur de ses ambitions

L’énormité des sommes déboursées s’explique par le fait que cette acquisition s’inscrit au sein de la grande bataille que se livrent actuellement les opérateurs européens sur le terrain de l’UMTS. Cette technologie, qui définit la téléphonie mobile de troisième génération, permettra de faire de l’Internet à haut débit à partir de son téléphone portable. Or, France Télécom avait dû jeter l’éponge lors des enchères britanniques pour l’octroi des licences UMTS, ces dernières étant trop élevées. Orange, quant à lui, avait décroché l’une de ces fameuses licences pour 7 milliards d’euros. En rachetant Orange, France Télécom dispose donc non seulement d’une licence UMTS en Grande-Bretagne, mais encore s’enrichit d’une base de données de 8 millions de personnes en Europe, dont 6 millions au Royaume-Uni.

Désormais, France Télécom doit s’installer en Allemagne, autre marché incontournable pour un opérateur à vocation européenne. Après avoir pris une participation de 28,6% dans le capital de l’opérateur de téléphonie mobile allemand Mobilcom, France Télécom devrait se porter candidat à une licence UMTS, dont la vente aux enchères devrait démarrer en juillet outre-Rhin.

Acquisition d’Orange, participation aux enchères UMTS allemandes, et bientôt, peut-être, françaises, l’opérateur devra rapidement trouver des financements supplémentaires, proportionnels à ses ambitions.

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Didier Géneau et Guillaume Deleurence