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Rachat de Fitbit par Google : l’Europe ouvre une enquête approfondie

C’est officiel, le projet d’acquisition du fabricant de bracelet de fitness par le géant américain est dans le collimateur de la Commission européenne. Elle rendra sa décision d’ici le 9 décembre.

C’est sans surprise que la Commission européenne a annoncé aujourd’hui ouvrir une enquête sur l’opération d’acquisition de Fitbit par Google. Le géant américain avait raflé le spécialiste des bracelets de santé pour 2,1 milliards de dollars au mois de novembre 2019.

L’Europe redoute maintenant que la position de Google soit renforcée sur les marchés de la publicité en ligne. Il pourrait en effet récupérer les informations personnelles sur la santé et la forme physique des utilisateurs de Fitbit, de manière à mieux cibler les annonces qu’il diffuse via son moteur de recherche. Les concurrents de Google se retrouveraient désavantagés et les annonceurs contraints de faire appel à lui et d’accepter des prix plus élevés.

La concurrence sera-t-elle faussée ?

« Ces données fournissent des informations clés sur la vie et l’état de santé des utilisateurs de ces appareils. Notre enquête vise à garantir que le contrôle par Google des données collectées via des appareils portables à la suite de la transaction ne fausse pas la concurrence », a déclaré Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission européenne et en charge de la concurrence.

Cette décision fait suite à une phase d’enquête préliminaire de plusieurs mois. La Commission va aussi chercher à déterminer si Google aurait la capacité de dégrader l’interopérabilité des produits concurrents avec Android pour avantager ceux de Fitbit.

Google a tenu à nous signaler que le rachat de Fitbit « ne concerne que les appareils et pas les données ». Il pense aussi que cela va dynamiser le marché des wearables et que cela profitera aux consommateurs qui auront accès à des prix plus bas.

Le géant américain s’est engagé pour le moment à créer un système de silo pour isoler les données de Fitbit et ne pas les utiliser à ses propres fins commerciales. Mais l’Europe considère que cela n’est pas suffisant. La Commission européenne a jusqu’au 9 décembre pour prendre une décision.

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Amélie CHARNAY