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Quelle est l’entreprise chinoise qui a volé sa technologie d’écran pliable à Samsung ?

Un sous-traitant de Samsung est accusé d’avoir vendu un procédé de fabrication d’écran OLED pliable à un concurrent chinois. Si on ne sait pas encore quelle est l’entreprise chinoise suspectée, l’actualité récente pointe pourtant vers un nom…

Encore une histoire d’espionnage industriel qui porte le sceau de la Chine : neuf employés, dont un haut cadre d’un sous-traitant de Samsung, sont accusés d’avoir vendu des informations clés sur la production d’écrans OLED pliables à un concurrent chinois, comme le rapporte Bloomberg. Au total, ce sont 11 personnes qui sont dans le collimateur de la justice sud-coréenne qui mène l’enquête. Et qui attaque dans l’histoire ? Rien de moins que l’état de la Corée du Sud. Car il faut savoir que dans le pays du matin calme, les technologies liées à la production d’écrans sont classées comme secret d’État et Samsung, qui pèse plus du quart du PIB du pays, est considéré une entreprise quasi sacrée.

Selon le dossier de l’accusation, Samsung aurait dépensé plus de 117 millions d’euros (150 milliards de won) pour développer l’OLED. Une technologie sur laquelle la Chine aimerait mettre la main, dans sa démarche d’autonomie technologique totale. Et l’entreprise chinoise suspectée aurait mis la main au porte-monnaie puisque les neuf accusés du sous-traitant de Samsung se seraient partagé 12,14 millions d’euros (15,5 milliards de won).

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Cette affaire d’espionnage est la seconde d’amplitude majeure après celle qui accusait, en juin dernier, les entreprises UCM (Taïwan) et Fujian Jinhua (Chine) d’avoir volé des informations vitales au champion américain des semi-conducteurs Micron. À l’heure actuelle, la cour de justice sud-coréenne n’a pas communiqué le nom des accusés ni celui de l’entreprise chinoise qui aurait commandité ce vol. Mais dès que l’on parle d’écran pliable et de Chine, un nom vient automatiquement en tête…

Royole en ligne de mire ?

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En 2018, une entreprise chinoise a créé la surprise en annonçant dans le domaine des écrans OLED pliables : Royole. Vous n’en aviez jamais entendu parler ? Avant les préannonces CES de fin 2017, nous non plus. Si aucune information provenant de l’instruction n’a fuité pour valider si Royole est bien l’entreprise concurrente visée, la concordance du calendrier est troublante. Et le portefeuille de technologies du chinois tout autant : alors que Samsung a investi des sommes folles dans l’écran pliable ainsi que dans l’OLED et dispose d’un portfolio de brevets long comme le bras, Royole, une entreprise inconnue jusqu’ici et sans historique de production dans le LCD ou l’OLED arrive à doubler le géant coréen. Pas mal pour une société qui n’a produit pour l’heure qu’un casque VR et une tablette + stylet de numérisation d’écriture !

Au-delà de la décision de justice, que peut-il se passer par la suite ? Dans l’affaire d’espionnage de Micron, outre l’attaque en justice qui a mené UMC à se retirer de l’usine de Fujian Jinhua, Micron a pu s’appuyer sur son gouvernement (américain) qui a forcé tous les sous-traitants à se retirer du projet d’usine mémoire.

Vu le caractère stratégique que revêt la production d’écrans pour la Corée du Sud – grand ami des USA – il y a fort à parier qu’une contre-attaque se prépare. Après tout, même si elle n’est « que » technologique, il s’agit bien d’une guerre…

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