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Quand Steve Jobs s’attaque à la concurrence

Lors d’une conférence téléphonique tenue hier soir, le patron d’Apple n’a pas hésité à égratigner la concurrence et à mettre en avant le modèle « fermé » ou « intégré » de sa société. Verbatim.

C’était hier l’heure des comptes pour Apple. La firme présentait lundi 18 octobre ses résultats financiers du quatrième trimestre 2010 (clos le 25 septembre) et s’est félicitée de ses performances impressionnantes, notamment avec un chiffre d’affaires record de 20,34 milliards de dollars et des ventes – très satisfaisantes – de gadgets électroniques, soit 14,1 millions d’iPhone, 9,05 millions d’iPod et 4,19 millions d’iPad vendus ce trimestre. Un signe ? En tout cas, Apple a vendu plus d’iPad que de Mac ce trimestre (3,89 millions d’unités).

Assez parlé de chiffres ! Cette présentation était surtout intéressante car Steve Jobs, qui fuit habituellement ce genre d’événement, s’est invité à la conférence téléphonique  au cours de laquelle les résultats ont été annoncés, histoire de fêter le « premier trimestre d’Apple à 20 milliards de dollars », a-t-il indiqué en introduction.

Après s’être félicité sur les bons chiffres de l’entreprise, le patron d’Apple n’a pas hésité à casser du sucre sur le dos de ses concurrents, notamment RIM, Google et les nouveaux arrivants sur le marché des tablettes.

N’hésitez pas à réagir aux propos de Steve Jobs (« laisser un avis » ci-dessus).

Sur RIM et les BlackBerry

« Nous avons dépassé RIM. Je ne crois pas qu’ils nous rattraperont dans un futur proche. Ils doivent aller plus loin que leur zone de force et de confort. […] Cela va être un challenge pour eux de créer une plate-forme compétitive et de convaincre les développeurs de créer des applications pour la troisième plate-forme logicielle, après iOS et Android. Avec 300 000 applis sur l’App Store, RIM a une grande montagne en face d’eux à grimper…»

Sur les activations d’appareils avec iOS ou Android

« Eric Schmidt a annoncé qu’ils activent 200 000 appareils avec Android par jour et possèdent près de 90 000 applications dans leur magasin. A titre de comparaison, Apple a activé autour de 275 000 appareils iOS par jour en moyenne sur les trente derniers jours, avec un pic à presque 300 000 sur certains jours. »

Sur l’ouverture d’Android face à la « fermeture » de l’iPhone

« Google aime caractériser Android comme “ouvert” et iOS et l’iPhone comme “fermés”. Nous trouvons cela peu sincère, et que cela masque la véritable différence entre nos deux approches. La première chose à laquelle la plupart d’entre nous pensons quand nous entendons le mot “ouvert”, c’est Windows, qui est disponible sur une large gamme d’appareils. Contrairement à Windows, cependant, avec lequel la plupart des PC ont la même interface et font tourner les mêmes programmes, Android est très fragmenté. Beaucoup d’OEM employant Android, notamment les deux plus gros – HTC et Motorola –, installent des interfaces utilisateur propriétaires pour se différencier de l’expérience Android classique. C’est à l’utilisateur de se débrouiller avec. Comparez cela avec l’iPhone, où tous les mobiles fonctionnent de la même manière. »

Sur la multiplication des marchés d’applications sur Android

« En plus de la propre place de marché de Google, Amazon, Verizon et Vodafone ont tous annoncé qu’ils créaient leurs propres App Stores sur Android. Il y aura au moins quatre App Stores sur Android, sur lesquels les consommateurs doivent chercher pour trouver les applis qu’ils veulent, et avec lesquels les développeurs devront travailler pour distribuer leurs applications et être payés. Cela va être la pagaille à la fois pour les utilisateurs et les développeurs […] »

Sur l’échec de certains modèles « ouverts »

« Vous savez, même si Google avait raison, et que le vrai débat était entre “fermé” contre “ouvert”, il est utile de se rappeler que les systèmes ouverts ne gagnent pas à chaque fois. Prenez la stratégie “Play for Sure” de Microsoft, qui utilisait le modèle PC – qu’Android utilise aussi – qui consiste à séparer les composants logiciels des composants matériels. Même Microsoft a fini par abandonner cette stratégie avec son lecteur Zune […]. Et Google a flirté avec cette approche avec le Nexus One. »

« En réalité, nous pensons que l’argument “ouvert contre fermé” n’est qu’un écran de fumée pour essayer de cacher le vrai problème pour le consommateur, qu’est-ce qui est mieux : fragmenté ou intégré ? Nous pensons qu’Android est très, très fragmenté et qu’il devient encore plus fragmenté chaque jour qui passe […] »

« Nous pensons aussi que nos développeurs peuvent être plus innovants s’ils ne ciblent qu’une plate-forme plutôt qu’une centaine de variantes[…] Nous sommes confiants que nous triompherons sur l’approche fragmentée de Google. »

Sur les nouvelles tablettes face à l’iPad

« J’aimerais faire quelques commentaires sur l’avalanche de tablettes qui devraient entrer sur le marché dans les mois qui viennent. D’abord, il apparaît qu’il n’y a que quelques nouveaux arrivants, donc pas vraiment une avalanche.

« Ensuite, la plupart de ces tablettes utilisent des écrans 7 pouces, alors que celui de l’iPad fait 10 pouces. […] Apple a fait des tests utilisateurs intensifs sur des années, nous connaissons vraiment tout cela. Il y a des distances minimales pour placer des éléments sur un écran tactile, au-dessous desquelles les utilisateurs ne peuvent l’employer correctement. C’est une des raisons clés pour lesquelles nous pensons qu’un écran de 10 pouces est la taille minimale pour créer de super  applications tactiles. »

« Chaque utilisateur de tablette est aussi un utilisateur de smartphone. Aucune tablette ne peut faire la compétition avec la mobilité d’un smartphone. L’aisance qu’on a à le mettre dans la poche ou dans son sac. […] Les tablettes 7 pouces sont trop grandes pour rivaliser avec un smartphone, et trop petites pour rivaliser avec un iPad. »

« La plupart de ces nouvelles tablettes utilisent Android, mais même Google indique aux fabricants de tablettes de ne pas utiliser leur version actuelle – Froyo – pour les tablettes, et d’attendre pour une version spécifique l’année prochaine. »

« L’iPad a 35 000 applications sur l’App Store. Cette moisson de tablettes en aura aux alentours de zéro. Nos compétiteurs potentiels ont bien du mal à rivaliser avec le prix de l’iPad, même si leurs produits sont plus petits et ont des écrans moins onéreux […] Les produits de nos concurrents seront susceptibles d’en offrir moins, pour plus cher. »

L’iPad face aux ordinateurs portables

« L’iPad va clairement affecter les ordinateurs portables. Reste juste à savoir quand. Nous allons voir beaucoup de développement et de progrès dans les années qui viennent. […] Plus le temps passe, plus je suis convaincu […] que c’est un nouveau modèle informatique […] qui porte sur différents aspects de la vie, qu’ils soient personnels, éducatifs, dans les affaires. Je vois [l’iPad] comme un appareil très généraliste, qui aura un très grand succès. »

A propos de Flash sur iPhone

« La mémoire Flash ? Nous adorons la mémoire Flash ! […] Flash ne pose pas de problème. Comme vous le savez, la plupart des vidéos sur le Web sont disponibles en HTML 5. ».

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Eric le Bourlout