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Qu’est-ce que la profondeur de champ ?

Du portrait au paysage, la maîtrise de la profondeur de champ vous permet de faire les bons choix visuels lors de la prise de vue.

Qu’est-ce qui différencie techniquement un portrait à l’arrière-plan flou d’une photo de paysage où tout est net ? La profondeur de champ. Dans le premier cas, celle-ci est tellement fine qu’elle met en valeur le visage en effaçant le reste, dans le second cas le photographe a fait en sorte que tout le champ visuel soit net, de l’avant plan jusqu’à l’horizon.
La profondeur de champ est aussi appelée zone de netteté. Axée autour du point focal, là où la mise au point est faite, elle offre une « épaisseur » qui comprend une distance d’entrée et une distance de sortie. Entre ces deux plans qui sont généralement parallèles au plan du capteur ou de la pellicule, tout est net (enfin si les sujets mobiles ne se déplacent pas plus vite que la vitesse d’obturation).

Pour un photographe, il est important d’identifier les deux variables qui influent sur la profondeur de champ afin de contrôler sa façon d’« écrire avec la lumière » et donc de choisir comment représenter les éléments qui rentrent dans son cadre.

Variable 1 : l’ouverture du diaphragme

Les optiques disposent la plupart du temps d’un diaphragme réglable constitué de lamelles de métal. Le photographe (ou l’appareil photo en mode « auto ») ouvre ou ferme ce diaphragme pour laisser passer plus ou moins de lumière. On ferme le diaphragme quand la lumière est trop forte pour éviter la surexposition. A l’inverse, on l’ouvre quand les photons se font rares, notamment pour éviter les images floues ou sous-exposée.
Un effet collatéral de la variation de l’ouverture du diaphragme est la variation de la profondeur de champ – la zone de netteté donc. Plus le diaphragme est fermé, plus cette zone est large, plus il est ouvert plus elle est fine.
Ainsi, les portraits où les seuls yeux sont réellement nets, où les oreilles sont déjà floues et l’arrière-plan impossible à identifier sont réalisés avec des optiques dont le diaphragme est grand ouvert. On comprend donc le succès des optiques à grande ouverture (f/1.8, f/1.4 et au-dessus).

Variable 2 : la taille du capteur

Pour une même ouverture, plus la surface photosensible est grande, plus la zone de netteté est fine. A l’inverse, plus un capteur (ou film) offre une petite surface, plus sa zone netteté est large.
Donc à une focale et une ouverture donnée, disons un équivalent 50 mm ouvert à f/2.8, la zone de netteté d’un appareil à grand capteur comme le Sony Alpha A7 Mark II utilisé pour la première image, est bien plus fine que la même image capturée avec un simple compact. Ainsi, même équipés d’optiques très lumineuses, les meilleurs compacts actuels sont incapables de produire des arrière-plans aussi flous que ceux des reflex.
On pourrait donc croire qu’un grand capteur est supérieur à un petit, mais ne vous y trompez pas, chaque medium a ses avantages.

Usages d’une faible profondeur de champ

Une fine profondeur de champ met en valeurs les détails (œil, objet, etc.) en isolant le sujet du reste de son univers. Dans le cadre d’un portrait, un œil et une bouche nets capturent le regard et transmettent une émotion bien plus intense qu’une image où tout serait net. La fine profondeur de champ est plus artistique en quelque sorte.

Usages d’une large profondeur de champ

Ici on parle de paysages et du reportage. En conservant un maximum de détails, une optique bien fermée avec une assez large profondeur de champ se rapproche de notre vision et nous donnent des informations aussi bien sur le sujet que son environnement. De manière générale, les photos de paysages sont le plus souvent nettes de bout en bout, afin d’avoir l’impression « d’y être ». Une large profondeur de champ offre une approche plus réaliste. Pour repère, on considère que la profondeur de champ perçue par notre œil est comparable à celle perçue par un capteur/une pellicule 24-36mm avec une optique fermée à f/8.

De l’ouverture du diaphragme à la taille du capteur de votre appareil, vous maîtrisez désormais les deux paramètres fondamentaux pour gérer vos profondeurs de champ. Il ne vous reste plus qu’à aller pratiquer !

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Adrian Branco