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Stabilisation optique, mécanique ou numérique… quelles différences ?

Qu’ils soient estampillés IS, OIS, IBIS, etc. tous ces acronymes barbares dissimulent des procédés de stabilisation de l’image afin de garantir des photos (presque) toujours nettes.

Smartphones ou appareils photo, la grande majorité d’entre eux arborent la mention “stabilisation de l’image” sur leur fiche technique. Récemment, Apple a d’ailleurs mis en avant celle de son smartphone haut de gamme, l’iPhone 6 Plus. Qu’il soit optique, mécanique ou numérique, le procédé de stabilisation de l’image a pour but final de faciliter la prise d’images nettes. Mais tous ces dispositifs ne fonctionnent pas de la même manière et ne sont pas égaux.

Stabilisation électronique : pas chère mais pas top

La stabilisation électronique est le procédé utilisé de facto si un appareil ne porte pas de mention “stabilisation optique/mécanique”. Elle n’implique pas l’ajout de matériel puisque ce sont des routines logicielles qui font le travail : une fois les algorithmes développés, le coût d’implémentation est nul. Plusieurs méthodes existent, de la prise de plusieurs images successives pour ne conserver que la meilleure image à la prédiction de mouvements par des algorithmes plus sophistiqués qui utilisent les informations de l’accéléromètre et du gyroscope. Certains constructeurs peu scrupuleux, notamment chez les constructeurs de smartphones, ont par le passé estampillé une brutale montée en ISO (lire notre article) comme un procédé de stabilisation, ce qui est une vraie fumisterie puisque la qualité d’image est très dégradée.

Peu coûteuse, la stabilisation électronique est aussi le moyen le moins efficace et le moins polyvalent : le capteur ne peut pas “inventer” une image nette s’il ne l’a jamais captée et ce procédé compense uniquement les mouvements du photographe, et non ceux du sujet.

Stabilisation optique : la référence

Ce procédé fait appel à une lentille supplémentaire. Cette lentille dite “flottante” est contrôlée par des électroaimants eux-mêmes pilotés par des accéléromètres, et elle compense les mouvements du photographe. En plus de cela, un mode dit “actif” est présent sur certains modèles : ce procédé prend aussi en compte les mouvements du sujet photographié.
Efficace car adaptée à chaque optique, la stabilisation optique ne compense généralement les mouvements que sur deux axes et doit être absolument désactivée lors d’un usage sur trépied afin de stopper la lentille flottante. En continuant de fonctionner alors même que le trepied offre une parfaite stabilité, cette lentille flottante peut en effet générer des corrections qui n’ont plus lieu d’être.

Au sein des smartphones, la stabilisation optique est devenue un argument de poids depuis que Nokia, avec ses Lumia 1020 et Lumia 925, a réussi à intégrer une lentille supplémentaire. Celle-ci a fait la démonstration de ses performances notamment en mode vidéo, où la compensation des mouvements est la plus efficace.

Si la stabilisation optique a longtemps été la méthode reine, elle n’est pas dénuée de défauts. Les optiques stabilisées sont en effet plus chères et plus lourdes que leurs contreparties non stabilisées, la lentille supplémentaire induisant à la fois un surcoût et un surpoids. Et dans certaines utilisations, on se rend compte que l’ajout d’une lentille supplémentaire peut aussi nuire à la qualité d’image car la lentille supplémentaire ajoute un intermédiaire supplémentaire lors du passage de la lumière.

Stabilisation mécanique : le vent en poupe

Ici, ce n’est pas une lentille flottante mais le capteur lui-même qui bouge et qui compense les mouvements parasites causés par le photographe. Dans les compacts, elle offre de meilleurs résultats que la stabilisation électronique, mais inférieurs à la stabilisation optique.
Chez les appareils à optiques interchangeables, c’est très différent. Au sein des reflex, Sony et Ricoh-Pentax sont les seuls constructeurs à utiliser ce type de procédé, Canon et Nikon ayant fait le choix de la stabilisation optique à une époque où cette dernière offrait les meilleurs résultats en terme de qualité d’image. Mais depuis l’avènement des hybrides, la stabilisation mécanique a le vent en poupe, notamment depuis l’introduction, par Olympus, d’une stabilisation sur 5 axes dans son OM-D E-M1. Panasonic a même fait machine arrière en intégrant la stabilisation du capteur dans son GX7 alors que la marque ne jurait alors que par la stabilisation optique. Et Sony a fait très récemment l’annonce de son premier hybride à capteur plein format stabilisé sur 5 axes, l’Alpha a7II.

Les raisons de ce succès sont nombreuses : tout d’abord, les améliorations successives ont permis à la stabilisation mécanique d’obtenir les mêmes performances en terme de qualité d’image que la version optique, tout en étant plus performante en gain de vitesse. Ensuite, stabiliser le capteur profite à toutes les optiques, même les modèles les plus anciens. Finalement, en libérant les optiques de la lentille flottante, l’intégration du procédé de stabilisation dans le boîtier permet de diminuer la taille, le poids et le coût des optiques.

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