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Pourquoi le son n’est pas le même en Bluetooth et en filaire ?

Lors de la transmission audio à partir d’un smartphone ou d’une tablette vers une enceinte, la qualité est souvent meilleure en filaire qu’en Bluetooth. Pourquoi ?

Si vous possédez une enceinte Bluetooth avec une entrée audio auxiliaire, vous constaterez sans doute que la qualité du son est moins bonne lorsque vous utilisez la liaison sans fil qu’avec une connexion par câble audio. Cette perte de qualité a deux causes : le convertisseur numérique/analogique et la compression du son. Prenons l’exemple de l’écoute d’un fichier MP3 de bonne qualité (débit de 320 kbit/s) sur un smartphone.
Rappelons que le MP3 est un format qui compresse le son numérique afin de réduire la taille des fichiers. En filaire, le son est décompressé, puis converti du numérique vers l’analogique par le smartphone. Il est ensuite transmis par le câble à l’enceinte qui l’amplifie et l’envoie aux haut-parleurs. En Bluetooth, le son est “décomprimé”, puis comprimé à nouveau par le smartphone, cette fois-ci pour la transmission sans fil. Il est ensuite converti du numérique vers l’analogique par l’enceinte. Il y a alors deux phases de conversion, dont une compression qui se révèle souvent mal maîtrisée.

Trop de compression tue le bon son

La technologie Bluetooth a été tout d’abord utilisée pour les oreillettes sans fil des smartphones et adaptée à la transmission de la voix, qui ne requiert pas une bande passante importante. La commercialisation du premier casque stéréo Bluetooth en 2004 a changé la donne avec l’arrivée de nouveaux protocoles regroupés sous l’acronyme A2DP (Advanced Audio Distribution Profile). Parmi ceux-ci, le plus important est l’encodeur/décodeur SBC (Low Complexity Subband Coding) qui, comme le MP3, comprime le son en supprimant des éléments que l’oreille humaine n’est pas censée entendre.
Le codec SBC est obligatoire, donc présent dans tous les appareils qui utilisent le Bluetooth pour transmettre du son, mais il se révèle moins efficace que le MP3. Surtout, il est rarement utilisé à son débit maximal par les constructeurs qui, pour des raisons de coûts, n’investissent pas dans des circuits Bluetooth sophistiqués. Conséquence : la compression SBC est trop importante, d’où une qualité sonore très moyenne, voire médiocre (équivalent d’un MP3 à 128 kbit/s).

 

La transmission du son utilise le profil A2DP qui fait appel au codec audio SBC (obligatoire)
La transmission du son utilise le profil A2DP qui fait appel au codec audio SBC (obligatoire)

Pour offrir une alternative de meilleure qualité au SBC, la société CSR propose le codec aptX. Ce dernier n’est pas obligatoire, mais surtout, il est payant pour les marques qui souhaitent l’intégrer dans leurs produits. En revanche, à l’usage, il offre une meilleure qualité audio avec un débit élevé et une compression certes destructive, mais mieux maitrisée. Il est de plus en plus utilisé par les constructeurs de smartphones et de tablettes (HTC, Samsung), ainsi que par les fabricants de casques et d’enceintes Bluetooth…essentiellement sur les produits milieu voire haut de gamme.

 

Le codec aptX améliore en théorie la qualité du son en Bluetooth
Le codec aptX améliore en théorie la qualité du son en Bluetooth

Le gain de qualité sonore est-il flagrant ? Oui, si on compare l’aptX avec un « mauvais » SBC et que la source (un smartphone par exemple) et l’enceinte sont tous deux aptX. En revanche, il n’y aura pas de différence notable si le SBC est utilisé avec un débit optimal (environ 350 kbit/s), une information que les constructeurs hélas ne communiquent pas.

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François Bedin