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Pourquoi Vivendi Universal devrait conserver Cegetel

Le nouveau p.-d.g. de Vivendi Universal se donne jusqu’à la fin de l’année pour décider du sort de Cegetel et de sa filiale SFR. Même si Vodafone demeure en embuscade, la continuité pourrait bien l’emporter.

Cegetel est au milieu du gué sans savoir finalement laquelle de ces deux rives ?” Vivendi Universal ou Vodafone ?” il rejoindra dans les mois qui viennent. Officiellement, tout est possible, affirme Vivendi Universal, maison mère de Cegetel, qui en détient 44 %, tandis que SBC et BT, deux des trois autres actionnaires du numéro deux français du téléphone, sont ouvertement vendeurs de leur participation.

La barre est placée très haut

Partant de là, deux options sont possibles pour Vivendi : soit se renforcer dans Cegetel, soit faire monter les enchères. C’est tout l’enjeu des prochaines semaines, sachant que le dénouement devrait, selon Jean-René Fourtou, le nouveau p.-d.g. de Vivendi Universal, intervenir avant la fin de l’année. Au-delà de Cegetel, c’est sa filiale SFR (que Cegetel contrôle à 80 %, mais dont Vodafone détient déjà directement 20 %) qui est l’objet de toutes les convoitises. Une cible d’autant plus visée que SFR affiche un cash-flow prévisionnel de 1,2 milliard d’euros cette année, cash-flow auquel Vivendi n’a, pour l’instant, pas accès. “Jusqu’à présent, tout était bloqué”, relève Jean-René Fourtou, pour qui “Cegetel est un énorme coffre-fort qui se dilate”, et dont Vivendi peut avoir la clé s’il rachète les parts de BT ou de SBC.De quel côté penchera, en définitive, la balance ? Difficile à prédire, si ce n’est que Vivendi semble vouloir placer la barre très haut. Suffisamment haut pour privilégier la piste d’un renforcement. À moins que Vodafone accepte de suivre au-delà des fourchettes actuellement avancées et qui valorisent Cegetel entre 9 et 12, voire 13, milliards d’euros. “Nous examinerons froidement la situation et les offres que Vodafone commence à nous faire, et nous déciderons en fonction de l’intérêt de Vivendi Universal et de ses actionnaires, qui ont été ruinés”, dit Jean-René Fourtou.

Pousser Vodafone à surenchérir ?

Cela étant, la piste d’un renforcement est tout aussi plausible. “Les opérateurs sont actuellement sous-valorisés, et Cegetel affiche un cash-flow élevé, auquel Vivendi a impérativement besoin d’accéder. Jean-René Fourtou l’a d’ailleurs très bien compris”, assure un des principaux acteurs du dossier. Selon cette source, une montée de Vivendi au capital de Cegetel est pratiquement acquise. Alors, pourquoi faire planer le mystère ?”“la partie vient à peine de commencer”, dit Jean-René Fourtou ?” si ce n’est pour pousser Vodafone à surenchérir, histoire de voir ? D’abord, parce que tant que les diverses cessions annoncées ou en cours chez Vivendi Universal ?” notamment celle de Vivendi Universal Publishing (VUP) ?” ne sont pas réalisées, Vivendi n’a pas les liquidités nécessaires. Ensuite, parce qu’un retrait de Cegetel ferait basculer le centre de gravité du groupe au profit des activités américaines (Vivendi ne conservant plus, en France, que la chaîne Canal+). “Ce n’est pas une question de barycentre mais d’intérêt de nos actionnaires”, rétorque Jean-Bernard Lévy, le nouveau directeur général de Vivendi Universal. Et si l’intérêt de ses actionnaires, à moyen terme, était que Vivendi Universal augmente sa participation dans Cegetel ?

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Henri Bessières