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Pourquoi Internet est-il lent ?

Malgré les technologies de plus en plus pointues, le web reste lent. Un réseau dorsal sous-dimensionné et des sites mal optimisés en sont la cause.

Gigabit ?” et bientôt 10 Gigabit pour le réseau local ?”, Terabit dans le réseau étendu, équilibreur de charge pour répartir le trafic, serveurs de cache un peu partout pour rapprocher la source de l’information de l’utilisateur : toute cette panoplie de technologies devrait augmenter les performances d’internet. Et pourtant la qualité demeure toujours aussi aléatoire et les temps d’affichage aussi longs. Deux études récentes ?” l’une centrée sur réseaux dorsaux, et l’autre sur les sites web eux-mêmes ?” donnent les clés de ce mystère.

Sous-utilisation des réseaux et pare-feu mal réglés

D’un côté, le cabinet d’analyses Telegeography estime dans son étude, par exemple, que seuls 20 % de la capacité transatlantique sont réellement utilisés. Une grande partie du trafic effectivement acheté étant gardée en réserve, notamment pour des besoins de protection du réseau en cas de panne ou, tout simplement, pour anticiper les besoins. Et il en va de même pour les autres grands axes.Pour sa part, le cabinet Mercury Interactive, spécialiste de la mesure de performances, juge les pare-feu (firewalls) trop lents, constituant ainsi 35 % des goulets d’étranglement ?” souvent parce qu’ils sont mal réglés et mal configurés.Une autre cause de ralentissement du web viendrait aussi de ce que les administrateurs de sites, pour des raisons d’économie, sous-estiment volontairement leurs besoins en bande passante. En outre, nombre d’entre eux paient pour un débit que leurs fournisseurs d’accès ne leur donnent pas en réalité. Enfin, les lenteurs du web viennent du manque d’optimisation des bases de données dans 27 % des cas, et, dans 20 %, de la qualité des serveurs web.En guise de conclusion, Mercury Interactive affirme que 98 % des sites web testés par ses soins et qui avaient des problèmes de performances, pourraient diviser par quatre les temps de réponse simplement en étant mieux optimisés. Et David Gehriger, analyste au cabinet Mercury Interactive, ne se prive pas d’ajouter : “On imagine l’Internet comme une autoroute de l’information. Mais, en réalité, c’est une mauvaise route, pleine de nids-de-poule.”

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Jean-Pierre Soulès