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Petite claque pour SAP, douche toujours froide pour Baan

Y a-t-il quelque chose de pourri au royaume du progiciel de gestion intégré ? SAP annonce des résultats en demi-teinte pour le premier trimestre et perd son patron US. Chez Baan, sans surprise, la chute en vrille se poursuit.

Pour le trimestre clos le 31 mars, SAP enregistre un chiffre d’affaires de 1,18 milliard d’euros (+10 %) et un bénéfice de 56 millons d’euros, en baisse de 43 %. Chez l’éditeur, la déception n’est pourtant pas de mise. Il tempère les pronostics négatifs pour les prochains trimestres. ” Nous attendons des ventes de licences en hausse au deuxième et au troisième trimestre “, explique son PDG, Henning Kagermann.Même si les ventes de logiciels augmentent de 21 %, elles sont plus tirées par les mises à jour de licences (+43 %) que par la conquête de nouveaux clients (nouvelles licences : + 4 %). Parallèlement, les ventes de services sont orientées à la baisse, tant dans le conseil (-3 %) que dans la formation (-14 %).Géographiquement, l’Europe se comporte bien, avec des ventes en hausse de 15 %. En revanche, le continent américain, qui représente un peu plus de 36 % du chiffre d’affaires global, connaît une décroissance de 3 %. Et surtout, le PDG de SAP America tire sa révérence, pour raisons personnelles comme disent pudiquement les communiqués de presse.Pour les analystes d’AMR Research, ce départ n’est pas une surprise : la firme n’a pas su relever assez rapidement les défis de la gestion de la relation client (GRC) et des technologies déployées par le biais d’Internet.Parallèlement, SAP doit se réorganiser pour faire face à la concurrence d’acteurs plus petits, comme Commerce One, mais bien implantés sur le marché des communautés virtuelles. Il est aussi menacé par i2 Technologies (dans le SCM, gestion de la chaîne logisitique) et Siebel (GRC) qui lui taillent des pans dans ces différents marché. Enfin, la société a perdu près de 300 salariés, passés chez Siebel notamment.

Situation désespérée pour Baan

Pourtant, SAP multiplie les efforts : il est désormais prêt à nouer des partenariats avec les éditeurs qui développent des offres complémentaires aux siennes. Toujours selon AMR, l’éditeur pourrait mettre un an à remonter la pente sur le continent américain.Chez Baan, la situation est plus désespérée. Après le départ de son PDG en janvier, l’éditeur enregistre sa septième perte trimestrielle consécutive, malgré la vente d’actifs comme les logiciels Coda (finances) et la participation dans Meta4 (GRH) qui ont raporté 51 millions de dollars. Le retour à des résultats positifs n’est, quant à lui, pas prévu avant trois trimestres.Pour le trimestre clos le 31 mars, la société affiche une perte de 26 millions de dollars, contre une perte de 19 millions de dollars pour la même période de 1999. Le chiffre d’affaires chute lui aussi à 106 millions de dollars (-40 %). Les licences sont en baisse de 58 % (27 millions de dollars), tandis que les revenus services se tassent eux aussi, passant de 111 millions de dollars à 79 millions de dollars.Désormais, l’éditeur se concentre sur les industries manufacturières et ses grands clients comme Boeing. Il va fermer une trentaine de ses bureaux à travers le monde et a engagé comme conseil la banque Lazard Frères, pour trouver des partenaires, des repreneurs, à l’image de la vente de SSA à Gores Technology Group, ou l’aider à se débarasser d’activités non stratégiques. Pour les analystes d’AMR Research, la vente par appartements de Baan devrait se poursuivre au cours des prochains mois, à commencer par Aurum (GRC).Le cap de l’an 2000 passé, il semble que les éditeurs éprouvent quelques difficultés à rebondir. C’est vrai en France, mais aussi parce qu’ils nont pas pris le virage du commerce électronique et de la GRC assez rapidement.

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Pierre Bouvier