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Paris traque les graffitis mur après mur

Société de nettoyage, Korrigan exploite un système d’information géographique. L’application permet de gérer les tournées pour effacer les graffitis parisiens.

A Paris, un immeuble sur trois est couvert de graffitis. D’où le contrat conclu en fin 1999 par la Ville de Paris avec la société Korrigan. Il lui confiait pour la période 2000-2005 la suppression de ces dessins sur les façades privées. L’entreprise de nettoyage, qui enlève chaque mois 50 000 mè-tres carrés de graffitis, n’a disposé que de trois mois seulement pour développer une application dédiée, qui a démarré en février 2000.Basée sur le système d’information géographique de Bentley et utilisant un fonds cartographique fourni par la Ville de Paris, elle permet de préparer et d’exploiter les tournées de repérage et de nettoyage. Une vingtaine de techniciens parcourent quotidiennement les rues de la capitale, notant l’emplacement et la nature des réfections à effectuer sur leurs assistants personnels Palm Pilot. Ceux-ci guident leurs utilisateurs, car ils comportent les identifications des tronçons de rue à visiter provenant du système d’information géographique, dans lequel les responsables du planning ont préalablement défini manuellement les itinéraires. Le soir, les Palm Pilot sont déchargés, et les informations récoltées viennent alimenter le système. En s’aidant de requêtes prédéfinies, les agents de planification organisent les tournées de nettoyage d’une quarantaine de camionnettes. Un assistant personnel guide chaque équipe dans son cheminement. Il reçoit au fur et à mesure le compte rendu des opérations et est déchargé le soir dans la base géographique. Des photos numériques prises avant et après chaque intervention viennent enrichir les informations attachées à chaque graffiti. D’ail-leurs, les capacités de stockage des appareils photo et des Palm Pilot commencent à devenir insuffisants. La mairie de Paris accède à l’application via un intranet. Elle suit les travaux par le biais de tableaux de bord mensuels, fournissant des éléments tels que la surface de graffitis éliminés par arrondissement. “Le cahier des charges a été difficile à établir, précise Xavier Papin, directeur général de Korrigan. Il s’agissait d’une première, tant par la méthode que par la mise en ?”uvre du système. Il a fallu tout inventer.” L’intranet affiche également les photos des murs prises par équipe. Ce qui permet à Korrigan de contrôler la qualité de son travail et, éventuellement, de justifier celui-ci. Car un mur nettoyé ne demande qu’à être resali.

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Boris Perzinsky