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Onze comparateurs de prix rappelés à l’ordre

La DGCCRF a étudié une douzaine de sites Internet de comparaison de prix. Verdict : de nombreuses entorses au droit de la consommation.

Décidément, la Répression des fraudes s’est mis en tête de faire le ménage sur Internet. Après les fournisseurs d’accès, ce sont les sites de comparaison de prix qui sont épinglés par la Direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Celle-ci vient de rendre les conclusions d’une
enquête qu’elle avait lancée en août dernier auprès de douze sites.Le résultat n’est pas brillant : onze de ces comparateurs de prix ‘ ont fait l’objet de lettres de rappel de réglementation ‘, explique la DGCCRF dans son communiqué. Car c’est bien de
problèmes du respect des lois qu’il s’agit, à savoir du code de la Consommation, du code du Commerce et de la loi pour la confiance dans l’économie numérique.Premier grief cité, celui de l’information du consommateur. En listant les prix pratiqués par des sites marchands sur tel ou tel produit, les comparateurs ne disent pas à quoi renvoient ces prix ni s’ils sont tous composés des mêmes
éléments : est-ce qu’ils incluent les frais de livraison ? La garantie complémentaire ? Est-ce qu’ils sont toutes taxes comprises ? Bref, les comparateurs comparent des prix parfois… incomparables.

Des sites partenaires privilégiés par les comparateurs

Mais le principal reproche est lié aux partenariats commerciaux entre comparateurs et cybercommerçants référencés. Difficile de savoir quel crédit accorder aux comparaisons effectuées quand on sait que certains sites sont des
partenaires des comparateurs et qu’il existe, entre les deux parties, des systèmes de rémunération. Au moins, il faudrait mettre au courant l’internaute qui, généralement, est laissé dans l’ignorance de ces mécanismes. Cinq sites qui privilégiaient
des sites de commerce en ligne partenaires ont été épinglés par la DGCCRF sur ce point. Et deux ont reçu un courrier pour cause de conditions de vente incomplètes et d’imprécisions sur les modalités de référencement.En juillet 2006, le magazine Que Choisir pointait, lui aussi, les limites de la comparaison de prix dès lors qu’un lien commercial existe entre site comparateur et site comparé. Ainsi les sites marchands
arrivant en tête de liste, à la suite d’une requête de l’internaute, ne sont pas toujours les plus avantageux, mais ceux qui paient le mieux le comparateur… La DGCCRF ne compte, en tout cas, pas s’arrêter là. Elle affirme vouloir
‘ maintenir sa vigilance sur ce secteur. ‘

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Arnaud Devillard