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Nvidia et SoftBank confirment l’échec du rachat d’ARM, qui sera introduit en bourse d’ici mars 2023

Face aux réactions des différentes autorités de la concurrence – blocage américain, enquêtes européenne et britannique, silence chinois – le groupe japonais Softbank abandonne définitivement la vente d’ARM à Nvidia. Qui perd au passage sa « caution » de 1,25 milliard de dollars.

Le mariage n’aura pas lieu : après des bruits de couloirs en janvier dernier comme quoi Nvidia jetait l’éponge pour le rachat d’ARM, SoftBank officialise l’échec de la procédure.
Le groupe japonais d’investissement SoftBank, qui se réjouissait de faire une culbute de plus de huit milliards en revendant ARM pour 40 milliards de dollars à Nvidia a officiellement annulé la vente lors de l’annonce de ses derniers résultats financiers, ce matin 8 février 2022.

Les raisons invoquées sont évidemment les nombreuses enquêtes et les blocages des différentes autorités de la concurrence. En décembre dernier la FTC américaine avait bloqué l’opération, le Royaume-Uni et l’Union européenne sont en pleine enquête, et les autorités chinoises n’ont toujours pas validé le deal pourtant annoncé fin 2020. En clair, ça ne sentait pas le roussi, le deal était littéralement en feu.

SoftBank, qui voulait vendre ARM pour récupérer un peu d’argent à la suite de quelques investissements ratés, va donc devoir se contenter d’une introduction en bourse.

« ARM est en train de devenir un centre d’innovation, pas seulement dans la révolution mobile, mais aussi dans le cloud, l’automobile, l’Internet des objets, et le métaverse. Il est entré dans une seconde phrase de croissance, a expliqué Masayoshi Son, patron de Softbank Group, dans un communiqué.
Nous allons saisir cette chance et commencer à préparer l’introduction en bourse d’ARM, et réaliser encore plus de progrès ».

Cette « IPO » dans le jargon (initial public offering) devrait avoir lieu avant le mois de mars 2023, soit la fin de l’année fiscale 2022 pour le groupe nippon. Pour mener à bien ce nouveau projet, que Softbank qualifie d’ores et déjà « d’introduction en bourse la plus importante de l’histoire des semi-conducteurs », le géant nippon a nommé un nouveau PDG. Il sera chargé de gérer la fin de « non-mariage » avec Nvidia et de préparer les dossiers financiers. Un dossier qui commencera avec de beaux chiffres, puisqu’entre avril et décembre 2021, les ventes de propriété intellectuelle d’ARM ont bondi de 40%.

Lire aussi : Ce que l’échec du rachat d’ARM par Nvidia va changer

C’est quelque part ce succès des jeux d’instructions ARM qui ont empêché la vente à Nvidia. Avec une demande toujours plus forte des « plans » de puces ARM dans tous les domaines (automobile, télécom, informatique, domotique, etc.) laisser une technologie si stratégique à un acteur non neutre mettait énormément de business en péril. Notamment ceux d’Apple, Samsung, Qualcomm et les autres.

Comme le rappelle Reuters, ce n’est pas le seul échec de rapprochement de deux géants des puces : l’ancien président Trump avait empêché Broadcom (Sino-Américain) de racheter Qualcomm (Américain) en 2017/2018. Les autorités chinoises avaient, en mesure de rétorsion, bloqué le rachat de NXP (Néerlandais) par Qualcomm quelques mois plus tard.

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À mesure que les industries et gouvernements (re)découvrent le caractère stratégique des semi-conducteurs, les super-deals vont, plus que jamais, être examinés à la loupe par les différents régulateurs. Une chance pour RISC-V ?

Source : Communiqué de SoftBank Reuters

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