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Netflix pourra diffuser des films seulement 15 mois après leur sortie en salle

Le nouvel accord sur la chronologie des médias marque la victoire de Canal+ qui pourra proposer des longs métrages six mois après leur lancement en salles. Netflix gagne une fenêtre d’exploitation à 15 mois.

L’accord a été signé ce midi au ministère de la Culture. Il scelle de nouvelles règles concernant la fameuse chronologie des médias. Les fenêtres d’exploitation d’un film seront toujours fixées suivant le type de support et le montant d’investissement dans la création. Cela n’a pas été une mince affaire de faire s’entendre plates-formes de streaming, chaînes de télévision, organisations du cinéma et ayant-droits. Malgré des négociations à rallonge, le ministère de la Culture n’aura pas réussi à convaincre Disney de parapher l’accord.

Disney+ et Amazon Prime devront attendre 17 mois

Canal+ ressort comme le grand gagnant. Il a promis d’investir 190 millions d’euros par an dans la création. En échange, il pourra désormais diffuser un long métrage 6 mois seulement après sa sortie au lieu de 8 actuellement, le tout pour une exclusivité de 9 mois. Il a bataillé ferme pour que les plates-formes de SVoD n’obtiennent pas les films un an après leur lancement comme elles le réclamaient. Et a obtenu gain de cause.

Netflix, qui va produire des films français à hauteur de 40 millions d’euros en moyenne par an, ne les proposera donc que 15 mois après leur exploitation, pour une durée de 7 mois. Cela représente malgré tout un progrès par rapport à la situation actuelle, qui l’oblige à patienter 36 mois.

Chacun défend son exclusivité

Disney+ et Amazon Prime, eux, obtiennent une fenêtre d’exploitation à 17 mois après la sortie. Disney+ est particulièrement mécontent du sort qui lui est réservé, jugeant inéquitable les différents traitements proposés. Le géant américain a publié sa position dans un bref communiqué.

« Nous pensons que la nouvelle chronologie des médias ne prend pas suffisamment la mesure des nouvelles attentes du public et des nouveaux modes de consommation et qu’elle n’établit pas un cadre équitable et proportionné entre les différents acteurs de l’écosystème audiovisuel en France. 
Ceci est d’autant plus frustrant que nous avons augmenté nos investissements dans la création de contenus originaux français tout en continuant de soutenir le cinéma français à travers la sortie de nos films en salle. »

L’accord stipulerait en effet qu’un film, produit à l’étranger et disposant d’un budget supérieur à 25 millions d’euros, devra être proposé à la diffusion sur une chaîne de télévision française. Ce qui revient à dire que Disney ne pourra pas en réserver l’exclusivité à sa plate-forme de SVoD.
Afin de se soustraire à la chronologie des médias, le géant américain pourrait choisir de ne pas sortir certains de ses blockbusters en salle dans notre pays pour conserver son exclusivité.

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Il y a eu de nombreux sujets de friction. En particulier avec les chaînes de télévision gratuites TF1, M6 et France Télévisions. Certes, elles conservent une fenêtre d’exposition de 22 mois après la sortie. Mais elles ne sont pas particulièrement ravies de savoir que les plates-formes pourront diffuser des films avant elles, d’autant que ces dernières seront en droit de négocier ensuite une co-exploitation en accord avec la chaîne et le producteur.
Dans cette situation, les œuvres se retrouveraient là encore diffusées simultanément en clair et sur un service de streaming. Mais le détail de tout cela reste à éclaircir.

Cette nouvelle version de la chronologie des médias devrait entrer en vigueur dès le 10 février.

Source : Le Monde

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Amélie CHARNAY