Passer au contenu

Napster à la recherche d’un modèle économique

Hank Barry, le PDG de Napster, a annoncé un accord de R&D avec Liquid Audio, éditeur de logiciels de vente en ligne de fichiers musicaux. Un gage pour ses détracteurs qui l’accusent de violer le “copyright”?

” Nous voulons être sûrs que les artistes obtiennent des compensations “, a déclaré Hank Barry, lors d’une conférence organisée à New York par le cabinet d’études
Jupiter Communication et consacrée à l’industrie de la musique. Ces propos, tenus au moment même où s’ouvre
le procès de la société accusée par les plus grands labels américains de violer le copyright sur le dos des artistes et exploitants, n’ont pas manqué de surprendre. Et certains n’ont pas
manqué d’y voir la volonté de
Napster de trouver un compromis avec son ennemi numéro un, la Recording Industry Association of America (
RIAA). Pour convaincre de sa bonne foi, la société a conclu un partenariat de recherche et de développement avec Liquid Audio, éditeur de solutions logicielles de vente en ligne de morceaux musicaux sécurisés.” Ils ont acquis les droits d’exploitation de notre technologie permettant aux artistes d’être rémunérés “, a ainsi confirmé Gerry Kearby, PDG de
Liquid Audio, cité par Reuters. Laquelle technologie a pour nom ” Genuine Music Mark ” et consiste à insérer dans les fichiers MP3 un marqueur permettant d’identifier l’origine et la
qualité d’un titre de musique.

Un logo pour démasquer les pirates

Le principe est simple : si l’internaute télécharge et écoute un fichier doté de ce marqueur, le lecteur de musique le reconnaît et affiche un logo confirmant la légalité du morceau. Si le fichier a été copié illégalement, le marqueur
n’est pas présent et le lecteur affiche un logo brisé. Il est ainsi possible de distinguer les titres légitimes des titres pirates et de savoir qui possède quoi sur le réseau Napster. En adoptant cette solution, Napster peut donc espérer désamorcer
le litige qui l’oppose à la RIAA. Mais la fronde des grands labels musicaux ne constitue pas le seul défi qui menace son existence.Napster doit aussi compter avec l’apparition de nouveaux concurrents comme
AppleSoup. Cette société, fondée par Bill Bales ?” l’un des fondateurs de Napster ?”, veut créer un système d’échange de fichiers respectant le droit du copyright. Elle bénéficie de
soutiens puissants dans l’industrie américaine du divertissement. Ainsi, John Valenti, fils du président de la ” Motion Picture Association of America ” (
MPAA) ?” association représentant les intérêts de l’industrie cinématographique américaine ?”, fait partie de la liste de ses investisseurs.Enfin, Napster ne peut se permettre de fournir indéfiniment un service totalement gratuit aux internautes. Pour gagner un peu d’argent, la société a besoin de nouer des partenariats avec des fournisseurs de contenus, c’est-à-dire les
maisons de disques… qui la poursuivent en justice. L’accord conclu avec Liquid Audio semble donc indiquer que Napster est prêt à s’assagir.Au sujet des technologies de Liquid Audio, Hank Barry a d’ailleurs estimé quelles aideraient sa société à fournir des services de ” conseil “. Faut-il en déduire que Napster serait prêt à fournir des licences de sa
technologie ?” actuellement sous brevet ?” à des sociétés voulant distribuer leurs contenus sur Internet ? Impossible à confirmer. Mais une chose semble acquise : Napster est à la recherche de son modèle économique.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Antonin Billet