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(Mise à jour) Vivendi au régime sec

Pour ramener sa dette à une taille raisonnable, Vivendi Universal vendra pour 10 milliards d’euros d’actifs dans les prochains mois. En attendant, il déprécie de nouveau ses actifs de 11 milliards d’euros.

(Première parution le 14/8/02) Vivendi Universal va essayer de desserrer l’étau financier qui l’étreint. Pour commencer, son nouveau PDG, Jean-René Fourtou, a annoncé que le nouveau groupe vendrait pour 5 milliards d’euros d’actifs dans les neuf prochains mois. Au total, ce montant passera à 10 milliards d’euros dans les deux années à venir. Au 30 juin 2002, son endettement était d’à peu près 35 milliards d’euros, l’objectif est donc de le diminuer d’autant, soit une dette de 25 milliards d’euros à la mi-2004.Déjà, VU a annoncé son intention de vendre la société d’édition éducative Houghton Mifflin, achetée il y a un peu plus d’un an pour 2,2 milliards d’euros. Vivendi espère même réaliser une plus value sur l’opération, arguant de l’accroissement de la rentabilité de la société.Cependant, les analystes valorisaient, il y a encore quelques semaines, Houghton Mifflin à 1,4 milliards de dollars. Et il sera difficile à Vivendi d’en tirer un prix correct en précipitant la transaction, comme ce fut déjà le cas pour la cession des pôles de presse professionnelle et médicale.

Le grand bazar de Fourtou

Parmi les autres actifs pressentis à la vente, on trouve des participations non stratégiques dans l’opérateur satellite américain EchoStar. En décembre dernier, VU en avait acquis 10 % pour 1,5 milliard de dollars.La filiale de jeux vidéo pourrait aussi rapporter près de 2 milliards d’euros à VU. Le géant des médias pourrait même espérer glâner davantage de liquidités si la vente se portait sur Canal Plus, dont l’activité en France est estimée à 5 milliards d’euros, ou sur Cegetel, dont la valeur flirte avec les 7 milliards d’euros.Dans tous les cas, le groupe ne peut compter sur ses actifs Internet pour renflouer ses caisses. Dans le domaine, l’échec de VU semble complet, à part, peut-être, ses services musicaux auxquels le groupe devrait laisser encore un peu de temps pour faire ses preuves.Concernant la dépréciation d’actifs de 11 milliards d’euros opérée par les dirigeants, 1,1 milliard porte sur les activités télécoms et Internet. Ce qui ramène la valeur de Vizzavi, ex-future pierre angulaire du groupe, à presque zéro. Sur les six premiers mois de l’année, Internet a représenté 103 millions d’euros de pertes pour Vivendi Universal. Soit la même somme que pour les six premiers mois de l’année 2001.

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Frantz Grenier