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Microsoft encourage à faire payer les géants de la tech pour les médias qu’ils diffusent

Après avoir déjà savonné la planche à Google dans son duel avec les autorités australiennes, Microsoft revient à la charge, et appelle les Etats d’Europe et d’Amérique du Nord à imposer aux géants de la tech de rémunérer les médias qu’ils diffusent et mettent en avant.

Après avoir proposé la semaine dernière de remplacer Google par ses propres services au cas où le géant de Mountain View se retirerait d’Australie, Microsoft a tenté de rallier l’Amérique du Nord et l’Europe, hier, jeudi, à sa proposition de rémunérer les médias pour leurs contenus. Une proposition qui repose justement sur le modèle du projet de loi australien que Google et Facebook refusent.

Des centaines de millions par an 

Cette loi, perçue comme un « code de conduite contraignant » par les deux géants de la tech, gouvernerait les relations entre des médias traditionnels en grandes difficultés financières et les géants qui dominent Internet et captent une part importante des revenus publicitaires. Evidemment, Facebook comme Google n’ont pas vu ce projet d’un bon œil et ont menacé de suspendre leurs services si le projet australien était mis en oeuvre sous sa forme actuelle.

Le code de conduite imaginé par le gouvernement australien exige de Google et Facebook qu’ils négocient avec chaque média une rémunération pour la reprise de leurs contenus. Faute d’accord, un arbitre trancherait. Les plus gros groupes de presse australiens, News Corp et Nine Entertainment, ont estimé que ces compensations devraient s’élever à des centaines de millions de dollars par an.

Microsoft défenseur de la veuve, de l’orphelin et… de ses intérêts ?

Google et Facebook, soutenus par le gouvernement américain, ont affirmé que ce projet saperait leur modèle d’entreprise et le fonctionnement même d’Internet. « Les Etats-Unis ne devraient pas s’opposer à une proposition australienne créative qui renforce la démocratie en exigeant des sociétés de la tech qu’elles soutiennent la presse libre. Ils devraient plutôt la copier », a commenté Brad Smith.

« Les gens nous ont demandé si Microsoft soutiendrait des propositions similaires aux Etats-Unis, au Canada, dans l’Union européenne et d’autres pays. La réponse courte est oui », a déclaré Brad Smith, le président de Microsoft, dans un communiqué publié jeudi. L’idée de rémunérer la presse en fonction du trafic que les titres génèrent sur les moteurs de recherche « a été explorée dans certains pays européens, mais avec un succès limité », note-t-il.

« La raison c’est qu’il est difficile de négocier avec une entreprise monopolistique. Vous avez une ou deux baleines d’un côté de la table des nations et des douzaines et des centaines de petits poissons de l’autre côté. Cela résulte en des négociations longues et coûteuses qui laissent le menu fretin affamé ».

Bing, le moteur de recherche de Microsoft, ne représente que 5% des parts de marché en Australie. Il atteint les 15%-20% sur les recherches sur PC et mobiles aux Etats-Unis, d’après Brad Smith, et 10%-15% au Canada et au Royaume-Uni. « Mais si nous avons des perspectives réalistes de gagner des parts de marché, nous avons confiance dans notre capacité à construire le service dont les Australiens ont besoin », a-t-il insisté. Si on peut embêter la concurrence et aider sa propre entreprise…

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P.F., avec AFP