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Messages privés : Facebook dément mais passera devant la CNIL [MàJ]

Dans une réaction officielle, Facebook a démenti lundi 24 septembre au soir toute atteinte à la vie privée sur sa plate-forme après une avalanche de commentaires d’utilisateurs sur les réseaux sociaux affirmant que d’anciens messages privés s’affichaient par erreur sur leur profil public.

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Première publication mardi 25 septembre à 8h14.

« Un petit nombre d’utilisateurs ont fait part de leurs préoccupations concernant ce qu’ils ont pris par erreur pour des messages privés apparaissant sur leur « journal » (mur) », selon un porte-parole du groupe, réagissant après les multiples commentaires sur les réseaux sociaux sur ce qui serait un bug d’importance. « Nos ingénieurs ont étudié ces cas et constaté que ces messages étaient en réalité d’anciens messages postés sur les murs qui ont toujours été visibles sur les profils des utilisateurs. Facebook affirme qu’il n’y a aucune atteinte à la vie privée des utilisateurs », a-t-il poursuivi.

Bug ou fausse manipulation ?

Lundi après-midi, un article du quotidien français gratuit Metro a affirmé que des messages privés datant de 2007, 2008 ou 2009, s’affichaient par erreur sur les profils publics de certains utilisateurs et étaient donc visibles par des tiers. Dans la foulée, cette information a été relayée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, de nombreux utilisateurs, basés dans divers pays, s’affirmant également victimes de ce bug, et relançant le débat sur la protection des données confidentielles et de la vie privée.
En mars 2012, Facebook, qui revendique 955 millions d’utilisateurs actifs par mois, dont 26 millions en France, avait connu une panne d’ampleur qui avait privé simultanément de connexion pendant deux heures des utilisateurs dans de nombreux pays de la zone Europe. Cette panne avait concerné aussi bien le site facebook.com que les applications mobiles. En septembre 2010 – alors que Facebook comptait un peu plus de 500 millions d’utilisateurs – un autre incident technique avait paralysé le site au niveau mondial pendant près de trois heures, et avait été à l’époque qualifié de “pire panne en quatre ans” par le groupe.

Crise de confiance

Selon un sondage BVA publié par Le Parisien Magazine ce weekend, effectué auprès de 1 151 personnes de 15 ans et plus interrogées par Internet les 30 et 31 août, 53% des sondés ont déclaré avoir une mauvaise opinion de Facebook. Cependant, seules 29% des personnes estiment qu’« il ne faut pas s’inscrire sur le site car on risque de voir sa vie privée bafouée ou se retourner contre soi au niveau professionnel ou personnel », contre 71% pour lesquelles « il suffit simplement de faire attention aux informations personnelles que l’on y met et aux personnes qui y ont accès ». Cette résurrection supposée de vieux posts pose en tout cas à nouveau la question du respect de la vie privée, du droit à l’oubli numérique et du contrôle que les utilisateurs peuvent avoir sur leurs données en ligne…

Une affaire d’Etat

Quoi qu’il en soit, le gouvernement, en la personne d’Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin, a saisi la CNIL. La direction de Facebook devra s’expliquer devant la Commission. Dans un communiqué, les deux membres du gouvernement « souhaitent que des explications claires et transparentes soient apportées sans délais » aux Français. Ils veulent par ailleurs connaître la nature exacte du problème « s’agit-il d’une modification impromptue de la présentation des données qui a désarçonné les utilisateurs ? Ou y a-t-il eu rupture de confidentialité à travers la publication de messages privés ? »

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Pierre Fontaine, avec AFP