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Mastercard a quitté la cryptomonnaie de Facebook… car on « ne comprend pas comment ça marche »

Le directeur général de Mastercard, Ajay Banga, atomise la future monnaie virtuelle de Facebook. Dans un entretien au Financial Times, il explique les incertitudes qui ont causé l’abandon de la Libra par sa société. 

Si le projet de cryptomonnaie Libra porté par Facebook a déjà du plomb dans l’aile, le patron de Mastercard n’hésite pas à tirer sur l’ambulance. Dans une interview accordée au Financial Times, Ajay Banga a lâché : « je ne comprends pas comment ça marche ». Une petite phrase qui en dit long sur le départ en octobre dernier de sa société de l’association fondatrice.

Une monnaie créée par « des moyens que vous n’aimerez pas »

Selon lui, le consortium s’était engagé à « ne rien faire qui ne soit pas entièrement conforme à la loi locale », évoquant notamment la lutte contre le blanchiment d’argent. Mais, « lorsque vous ne comprenez pas comment l’argent est gagné, c’est qu’il est créé par des moyens que vous n’aimerez pas » a-t-il asséné.
« Si vous êtes payés en Libra […], laquelle va dans le portefeuille Calibra [de Facebook, NDLR], où elle devient des livres sterling pour acheter du riz. Je ne comprends pas comment ça fonctionne », a-t-il expliqué. 

Outre l’opacité du système, le directeur de la solution bancaire internationale remet également en cause l’imbrication de Calibra et Libra. Leur séparation serait un gage de sécurité.
Or, pour Ajay Banga, le projet est passé d’une conception inclusive et altruiste à un porte-feuille propriétaire – en l’occurrence appartenant à Facebook. Malgré ces garde-fous de prime abord conséquents, Ajay Banga affirme que cela ne lui semble pas « correct ». 

Seulement 20 membres fondateurs rescapés

Avec le récent abandon du projet par Vodafone, les membres fondateurs de l’Association Libra ne sont plus que 20 désormais – sur les 100 prévus initialement. Ils sont huit de moins depuis l’annonce en fanfare de cette cryptomonnaie, il y a moins d’un an. Les mastodontes, dont Paypal et Visa, ont quitté le navire eux aussi à l’automne. La Libra devait être lancée dans le courant de l’année 2020, aujourd’hui rien n’est moins sûr.

Source : Financial Times via The Next Web 

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Marion Simon-Rainaud