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L’internaute n’est pas prêt à payer pour de nouveaux services”

Pour le spécialiste e-commerce de la société de consultants IDC, la publicité en ligne se développera avec le commerce électronique. Les portails qui misent sur des…

Pour le spécialiste e-commerce de la société de consultants IDC, la publicité en ligne se développera avec le commerce électronique. Les portails qui misent sur des services payants pour le grand public feraient fausse route.Comment voyez-vous évoluer la publicité en ligne? Le marché de la publicité en ligne ne va pas disparaître ! Cette année, nous prévoyons 8 milliards de dollars (8,9 milliards d’euros) aux États-Unis, à peu près comme en l’an 2000. Il y a peu encore, la publicité était une affaire tout à fait rentable pour Yahoo. Le marché reviendra et Yahoo en profitera. À quand fixez-vous ce retour du marché ? Nous tablons d’ici à 5 ans sur un marché de la publicité en ligne de 24 milliards de dollars (26,6 milliards d’euros) aux États-Unis. Pourquoi cette hausse ? Elle est due à la montée en puissance du commerce électronique. La publicité est liée aux ventes en ligne et elle représente pour nous un pourcentage de l’e-commerce. Les ventes de produits en ligne augmentent, la publicité suit. Et nous prévoyons un triplement de l’e-commerce dans les trois ans à venir.Malgré tout, on voit de plus en plus les portails essayer de diversifier leurs revenus, en proposant des services payants aux consommateurs…Je ne crois pas à cette diversification. Le consommateur n’est pas près à débourser beaucoup d’argent pour de nouveaux services. L’Américain moyen accepte de payer pour les nécessités de la vie courante, son eau, son électricité, son téléphone. Dans un second temps, il complète cette liste de base avec la télévision câblée, l’accès à internet et le téléphone mobile. Je ne pense pas qu’il étendra beaucoup ses besoins au-delà. Et puis, il y a tellement d’entreprises qui essaient d’attirer son attention sur internet que ce sera bien difficile pour chacune d’entre elles de se tailler une grosse part du marché. Mieux vaut essayer de développer des affaires avec les petites et moyennes entreprises, comme par exemple la boutique Yahoo ou les entrepreneurs peuvent acheter des milliers de produits différents ou encore les sites aux enchères. Que pensez-vous de la stratégie de Yahoo ? Ses dirigeants vont dans la bonne direction. En renvoyant 400 personnes, ils reconnaissent le fait que l’entreprise n’évolue plus aussi vite qu’avant. Yahoo va toujours plus vite que l’économie américaine dans son ensemble, mais sa croissance n’a plus le caractère explosif qu’on lui a connu. La perception de la net économie a changé. On n’espère plus d’immenses progrès pour Yahoo, la société se contentera de bien progresser. Vous avez dit que très peu de portails survivront à la nouvelle donne. Quels sont vos pronostics ? Nous avions il y a encore peu, sept à huit portails sérieux et connus, parmi lesquels Lycos, Excite, Altavista, Infoseek, Snap… Certains ont déjà disparu, d’autres suivront. Il va y avoir un grand mouvement de consolidation, beaucoup de fusions. Et d’ici à 4 à 5 ans, ne resteront plus que 3 grands portails : AOL, MSN de Microsoft et Yahoo pour se partager l’ensemble du marché de la pub.

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Caroline Talbot