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L’extension du télétravail bute sur la sécurité et la confidentialité

Attente des salariés, technologies appropriées, économie de mètres carrés, plaident en faveur du travail à distance. Mais les problèmes liés à la cohésion des équipes font rechigner les entreprises.

Poussées par l’accélération des recrutements et le manque de surface, de nouvelles sociétés – à l’instar des pionnières Intel, IBM ou Hewlett-Packard – réfléchissent sur l’instauration du télétravail. C’est le cas de Gemplus, le fabricant de cartes à puces . “Les mè-tres carrés sont durs à trouver pour les mille cinq cents ingénieurs que nous embauchons cette année. Mais cela répond aussi à une demande du personnel, déclare Didier Lachaud, vice-président en charge des ressources humaines. Cependant, la mise en place des procédures s’avère complexe. Pour l’heure, nous étudions les modes de contrôle et d’exécution des tâches.”

Etudier les ouvertures fonction pat fonction

Pour Gemplus, l’un des principaux freins provient de la difficulté à maintenir la cohésion du groupe et à diffuser la culture d’entreprise : “C’est pourquoi nous excluons le télétravail cinq jours par semaine.” La société Intel a résolu cette question en maintenant des réunions hebdomadaires entre les télétravailleurs. Autre frein : la sécurité et la confidentialité des données. “Nous excluons du télétravail les personnels des laboratoires, car il leur faut des équipements lourds. Cela poserait d’importants problèmes de sécurité et de confidentialité “, explique Didier Lachaud.
C’est pourquoi Gemplus préfère étudier les ouvertures fonction par fonction : “Nous définissons celles qui sont éligibles au télétravail”, poursuit le vice-président. En production, seuls les produits ” immatériels ” tels que les logiciels ou la formation peuvent en bénéficier. “Nous n’imaginons pas de faire télétravailler le personnel des services des ressources humaines”, reprend Didier Lachaud. Reste que les sociétés pionnières continuent de vanter le télétravail.
Intel, qui a démarré son projet Télétravail en France en 1993 pour rendre à ses employés le temps que l’internationalisation leur prenait, se félicite encore aujourd’hui de son initiative. “Le télétravail permet de ne plus associer le travail au siège social, explique Gilles Granier, directeur général en charge des fusions et acquisitions en Europe, et initiateur du projet. Pour les salariés, il augmente le temps opérationnel et donne une liberté d’organisation. Pour l’entreprise, il réduit la surface de bureau.” Le constructeur, qui a généralisé le télétravail dans le monde, envisage d’ailleurs de l’étendre à toutes les catégories de personnel sur un maximum de trois jours par semaine.

Internet et intranet ouvrent des perspectives

Nous sommes loin des centaines de milliers de télétravailleurs annoncés au milieu des années quatre-vingt-dix. En fait, le télétravail ne convient pas encore à toutes les entreprises ni à tous les métiers. Mais l’utilisation généralisée d’internet et de l’intranet lui ouvre de nouvelles perspectives.

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Sophy Caulier