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Les TIC ne créent pas de nouvelles lois économiques

L’arrivée d’Internet n’a pas ébranlé la régularité des grands équilibres mondiaux. Mais l’entrée de la France dans le cercle vertueux de la Net-économie serait encore à venir.

Penser que l’irruption des technologies de l’information suffit à générer de nouvelles lois économiques est un leurre. Pour Jean-Luc Biacabe, secrétaire général du Centre d’observation économique de Paris (COE), la chose est entendue : les anciennes règles du jeu demeurent. Et la régularité des grands cycles et des grands équilibres n’est pas ébranlée par l’arrivée d’Internet.Mieux, la notion de ” politique économique ” garde toute son importance. Lors d’un colloque sur ” L’Immatériel, odyssée de l’entreprise “, organisé par la Chambre régionale du commerce Paca, à Marseille, Jean-Luc Biacabe est revenu sur une définition des règles de la nouvelle économie. Ainsi, à ses yeux, la Net-économie ne se caractérise pas d’abord par l’impact des nouvelles technologies, mais par une capacité à croître plus vite sans inflation.Exemple aux Etats-Unis, où l’on a pu observer une croissance de 4 % par an sur la période 1995-2000, avec une inflation contenue entre 2,5 et 3 % et un taux de chômage particulièrement bas (4 %) n’entraînant aucune tension sur les salaires. C’est l’ensemble de ces facteurs qui constitue le ” cercle vertueux ” de la nouvelle économie que l’on peut schématiser ainsi : NTIC et réformes structurelles égalent croissance plus forte sans inflation, puis hausse des profits et hausse boursière, et donc hausse de la richesse des ménages et baisse de leur épargne, et enfin hausse de la croissance.Indéniablement, les nouvelles technologies dopent la productivité, mais cela ne suffit pas. Le Japon, par exemple, qui affiche une croissance de 1 %, n’a pas su tirer parti de son avance technologique. En effet, le choc exogène, dû aux seuls progrès technologiques, suscité par la diffusion des TIC doit s’accompagner d’un environnement favorable, notamment d’une optimisation des règles du marché. Ce qui suppose la mise en ?”uvre de réformes structurelles.En France, par exemple, la politique fiscale favorise une épargne bloquée sur plusieurs années, qui limite d’autant la consommation des ménages. De ce fait, “l’entrée de la France dans le cercle vertueux de la nouvelle économie est une perspective encore lointaine “, estime Jean-Luc Biacabe, qui reste serein malgré la récente chute du Nasdaq. Le Centre d’observation économique prévoit un rebond de l’économie américaine et l’avènement dun nouveau cercle vertueux.

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Claire Sovignet