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Les Tesla seront-elles vraiment bientôt capables de gérer feux tricolores, stops et ronds-points ?

C’est une nouvelle fois sur Twitter qu’Elon Musk, le PDG de Tesla a fait une annonce importante concernant l’évolution de sa technologie Autopilot. En l’occurrence, la firme californienne mène des tests qui permettront « bientôt aux Tesla d’être encore plus autonomes ».

« Si vous avez une Tesla assemblée au cours des deux dernières années, vous devez absolument essayer la technologie de pilotage automatique. Elle va vous bluffer. Elle gère les dépassements de véhicules lents, les insertions et sorties d’autoroutes ». Dans ce tweet, on pourrait croire qu’Elon Musk, le PDG de Tesla ne fait qu’un simple rappel de l’efficacité de sa technologie d’aide à la conduite. Mais c’est sans compter sur le post suivant qui fait une nouvelle fois office d’annonce… et quelle annonce !

Comme on peut le lire ci-dessous, Musk indique que les équipes de Tesla testent actuellement la lecture des feux de signalisation, ainsi que la gestion des stops et des ronds-points. « Votre Tesla sera bientôt capable d’aller du garage de votre maison jusqu’au parking de votre travail sans aucune intervention du conducteur », indique Elon Musk.

Elon Musk serait-il encore trop enthousiaste ?

Alors que la technologie Autopilot a été impliquée dans de accidents graves en raison d’une utilisation qu’on peut qualifier d’abusive par les conducteurs de Tesla, le PDG lui-même incite à tester la technologie sans même rappeler les consignes à respecter. Quand bien même Autopilot est une technologie très efficace – sans doute l’une des meilleures – qui permet même de sauver des vies dans des situations de danger extrême, son utilisation qui consisterait à se laisser conduire comme on le ferait à bord d’un véhicule autonome est totalement illégale.

À lire : Une Tesla, lancée à 110 Km/h, a sauvé la vie de son conducteur ivre et… endormi au volant

D’ailleurs, rappelons que face à ces mauvais usages, Tesla a fait le nécessaire pour limiter les abus en instaurant des limitations que nous vous présentions en vidéo.  

Ne pas confondre phase de test et réalité

Quoi qu’il en soit, avec ce nouveau tweet, Musk vend du rêve, un rêve encore inaccessible en raison de l’absence d’un cadre juridique, mais aussi en raison de nombreuses contraintes techniques. L’infrastructure des routes aux États-Unis permet sans doute de tester des choses qui ne sont pas simples à reproduire partout dans le monde.
En France, la lecture des feux tricolores installés à l’angle des rues (par exemple), est plus complexe que la lecture des feux aux US où ils sont facilement visibles, placés en hauteur sur la voie opposée.

Autre difficulté selon nous : la gestion des ronds-points et des stops. Nos différents tests de véhicules autonomes, à l’instar de l’essai du véhicule autonome de Valeo, nous permettent bel et bien de dire que ces véhicules robotisés peuvent gérer ses difficultés, mais sous certaines conditions. L’ajout d’une cartographie retravaillée en conséquence et injectée dans « la mémoire » du véhicule en est une.

Sans oublier la multiplication des capteurs et outils de mesures (radars, caméras ou lidars), voire de la mise en place d’une infrastructure connectée. Par exemple, pour le lancement de son service de navettes autonomes, Renault a dû équiper les ronds-points concernés par le circuit de ses navettes de capteurs capables de prévenir l’arrivée d’un véhicule.

À lire : Nous avons testé les ZOE autonomes de Renault 

Elon Musk ne fait sans doute que partager son enthousiasme sur le réseau Twitter. On sait par ailleurs que le constructeur mène d’ores et déjà ses tests de conduites autonomes outre-Atlantique et que les résultats sont impressionnants, comme le montre la vidéo ci-dessous. 

Pour autant, dire que les Tesla « seront bientôt capables de vous mener du garage de votre maison au parking de votre travail sans intervention du conducteur »… est assurément aller un peu vite en besogne. 

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David NOGUEIRA