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Les responsables métier peinent à se convertir à l’urgence de l’euro

Les responsables de projets euro doivent motiver tous les acteurs de l’entreprise. Il ne reste plus qu’un an pour cette lourde tâche.

Doit-on crier au loup pour adapter les systèmes d’information à l’euro ? L’attentisme règne autour de ce projet. Certains espèrent qu’une motion déposée par un groupe parlementaire français encouragera la Commission européenne à repousser l’échéance. Pourtant, pas de report possible. Les montants libellés dans la nouvelle devise devront être traités dans les applications informatiques à compter du 1er janvier 2002. Il reste donc juste un an pour se mettre à jour. “Un travail énorme ! Plus on avance, plus on en découvre l’importance”, confie Francis Lafitte, responsable euro du groupe Usinor. Les grandes entreprises ont anticipé dès 1999 en utilisant l’euro comme monnaie de référence pour les comptes de leurs holdings. Mais, pour le passage des autres domaines d’activité, elles restent encore au milieu du gué.Les bascules préparées minutieusement au cours de cette année seront pour la plupart lancées le dernier trimestre 2000 et le premier trimestre 2001. Selon ses priorités, chacun modifie progressivement la comptabilité interne, la paie du personnel, les applications en liaison avec les clients et les fournisseurs. “Aucune société de renom n’attendra le 31 décembre 2001 pour basculer toutes ses applications, déclare Serge Muller, pilote opérationnel du projet euro d’EDF-GDF. Ce chantier ne doit pas prendre la forme d’un big-bang.”Les responsables euro reconnaissent en ch?”ur que le plus difficile a été de motiver les dirigeants métier. Mêlé à d’autres enjeux économiques, comme l’ouverture à la concurrence, les fusions de sociétés et autres palpitants projets e-business, le passage à l’euro n’est pas très vendeur. Pourtant, l’inventaire et les analyses d’impact doivent obligatoirement impliquer tous les utilisateurs propriétaires de leurs données. Et cela de manière transversale.Un vrai cas d’école pour la maîtrise des systèmes d’information par les maîtres d’ouvrage eux-mêmes, qui, cette fois, ne peuvent déléguer la tâche aux informaticiens ! Les fonctions comptables, vente, achat, gestion des ressources humaines sont mises à contribution. Pour analyser les écarts durant le ” passage à blanc ” ; puis passer au peigne fin tous les montants traduits après les bascules réelles. “L’approche ne doit pas être technique, mais psychologique “, prévient Emmanuel Babinet, chef de projet euro chez Pechiney. Tous les employés doivent “désapprendre” le franc, comme le préconise le didacticiel réalisé pour l’occasion par Cap Gemini-Ernst&Young.

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Sophie Maréchal