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Les places de marché automobiles font grincer les dents des équipementiers

La multiplication des projets de places de marché automobiles perturbe la définition d’un standard d’échange entre prestataires.

Avec internet, Renault espère réduire d’au moins 1 000 francs le coût de fabrication de ses véhicules. Concurrence oblige, Ford, Daimler-Chrysler, PSA ou Volkswagen ont le même objectif : acheter mieux et moins cher. La solution ? Internet leur en apporte plusieurs. D’abord, en créant des places de marché qui mettent en concurrence fournisseurs et équipementiers. Ensuite, en échangeant des informations et des données entre tous les prestataires avec un extranet mondial (lire l’encadré Solution). A l’enthousiasme des débuts, succède une phase de déprime, ce nouveau moyen d’échange bousculant les habitudes commerciales des fournisseurs. Les dents grincent, car les économies se feront incontestablement par l’instauration d’une nouvelle concurrence.Face à cette menace, les équipementiers imitent les constructeurs. Les ténors créent leurs propres places de marché. Ainsi, AP Lockheed, Bosch, Continental et SAP Markets (filiale de l’éditeur allemand du PGI), ou encore Valéo, épaulé par Dana, Delphi, Eaton, Motorola et TRW. En parallèle, les fournisseurs primaires se syndiquent en places de marché verticales : e-Steel pour l’acier, MetalSpectrum pour l’aluminium, ou Rubbernetwork pour l’industrie du pneu. Comment ces systèmes cohabiteront-ils avec ceux des constructeurs automobiles ? Pour eux, au niveau des places de marché, deux logiques s’affrontent : être groupé ou être seul.D’un côté, la place collective Covisint rassemble Daimler-Chrysler, Ford, GM et Renault-Nissan. Elle fait suite aux travaux de Ford, qui avait créé en novembre 1999 la première place électronique de ce type, AutoXchange, sous la forme d’une société commune avec Oracle. Objectif : gérer au travers d’un processus automatisé d’approvisionnement les 80 milliards de dollars d’achats annuels du groupe auprès de trente mille fournisseurs.De l’autre côté, les places de marché privées, comme Volkswagen (10 % des achats mondiaux), qui, épaulé par le trio IBM/i2 Technologies/Ariba, veut réduire ses coûts opérationnels de 50 %. General Motors a choisi de créer sa plate-forme, TradeXchange, avec CommerceOne et i2 Technologies. Dans la foulée, Mitsubishi vient de lancer son AutoStream, et Fiat de monter sa FastBuyer. Rien n’est moins confus pour un équipementier qui devra informatiser son catalogue et standardiser ses formats d’échange électronique pour pouvoir être accessible sur toutes ces places de marché. L’investissement est de taille, le risque d’une concurrence effrénée aussi. Un affrontement entre les ” standards ” proposés devrait voir le jour rapidement. C’est la même raison qui fait que, aux yeux des principaux experts, les places privées devraient être plus vite rentables que les collectives. Pas besoin de s’affranchir de politique commune ni de s’accorder avec vingt, trente ou quarante sociétés partenaires.

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Hubert d'Erceville et Eric Haensen