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Les pionniers de la lutte sociale chez Pixelpark

Première en Allemagne : à peine élu, le comité d’entreprise de Pixelpark traîne la direction devant les prud’hommes. La web agency de Bertelsmann attend toujours un repreneur.

Les salariés de Pixelpark, la web agency de Bertelsmann, ont choisi l’affrontement avec la direction pour répondre au plan de licenciement. C’est un précédent dans la Net-économie allemande, un secteur où les employés ignoraient jusqu’ici conflits sociaux et organisations syndicales.Depuis que la Net-économie est enrhumée, les choses changent en Allemagne, un pays de tradition syndicale. Chez Pixelpark, les 1200 salariés ont ainsi décidé de s’organiser et de défendre leurs intérêts en élisant un comité d’entreprise, le premier au sein d’une grande entreprise de la Net-économie. Il était temps !La veille, la direction avait annoncé une grande vague de licenciements. ” Nous avons eu la chance d’avoir créé ce comité d’entreprise à temps. Nous ne pouvions pas laisser partir un cinquième du personnel sans dire un mot”, explique Katja Karger, la première présidente du comité d’entreprise.

Le plan social vise 25 % des effectifs

Le patron, Paulus Neef, a en effet annoncé le licenciement de 200 personnes en Allemagne et de 90 à l’étranger. La filiale de Bertelsmann a dû en effet revoir toutes ses prévisions 2001 à la baisse. Elle vient de publier des chiffres catastrophiques pour le premier trimestre. Les perte atteignent 25,3 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 26,1 millions…Le plan de redressement prévoit notamment la fermeture des filiales de Francfort, Stuttgart et de Dortmund ainsi que du bureau américain. La réponse des salariés au plan social a été immédiate : le comité d’entreprise a porté plainte devant les tribunaux pour obliger la direction à négocier.Pour la première fois en Allemagne, un grand nom de la Net-économie est ainsi traînée devant les prud’hommes. Avec ces mesures, Bertelsmann compte sortir du rouge sa web agency dès cette année. Le groupe de Gütersloh vient d’injecter de l’argent frais sous la forme d’une augmentation de capital de 15 millions d’euros (il détient désormais 60,3 %).” Nous avons confiance dans le management et dans la société. Nous croyons au succès de Pixelpark “, assure Klaus Eierhoff, membre du directoire de Bertelsmann et président du conseil de surveillance de Pixelpark.Une fois que la web agency sera remise à flot, Bertelsmann compte s’en séparer. Paulus Neef a confirmé qu’il était en négociation, entre autres, avec Deutsche Telekom.

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Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin