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Les PGI se préparent dans le désordre à l’avènement des services web

L’apparition des services web divise les éditeurs de progiciels de gestion intégrés. Le consortium UDDI ne fait pas l’unanimité.

Tels que les envisagent leurs promoteurs, les services web doivent amener internet à devenir enfin le grand réseau de collaboration interentreprises tant promis. En effet, ces modules applicatifs, accessibles à distance et opérant sur des standards largement admis permettent aux entreprises d’engager entre elles des relations électroniques sans, par exemple, supporter les lourdeurs de l’EDI (échange de données informatisé). Du coup, accédant à de nouveaux services, mais aussi susceptibles d’en proposer, les entreprises devront adapter leur système d’information – en particulier leur PGI (progiciel de gestion intégré). C’est du moins ce à quoi se préparent les éditeurs. Et, pour eux, la problématique est double.

Le PGI doit se comporter comme un service web

D’abord, le PGI va devoir être vu de l’extérieur comme un service web et accepter de recevoir lui-même de tels services. Dans le premier cas, deux solutions techniques sont possibles : le redéveloppement de l’application, de telle sorte qu’elle se conforme nativement aux standards émergents (XML, WSDL, SOAP) ou l’encapsulation des modules préexistants dans des objets répondant à ces normes.La première option est celle choisie par Intentia. La seconde a été retenue par J. D. Edwards, dont la couche d’interface OneWorld Xe exploite les outils d’EAI (intégration d’applications d’entreprise) de Webmethods et de Netfish. Dès lors que cette possibilité est ouverte, cela facilite la création de processus collaboratifs avec des partenaires ou l’exposition de certaines fonctionnalités sur des places de marché. Les services web peuvent ainsi constituer le vecteur technologique idéal pour consolider des informations au niveau d’un portail de groupe, sans qu’il soit nécessaire de refondre les différents systèmes d’information des filiales. L’autre aspect du problème concerne l’ouverture du progiciel de gestion sur un univers peuplé de services spécialisés développés par des tiers. Pour s’adapter à ce nouvel environnement, dans lequel les données pourront provenir de sources différentes, l’interface prendra de plus en plus l’allure d’un portail. “La plupart des services créés grâce à ces technologies se présenteront sous forme d’API, et nous devrons aider nos clients à les intégrer à leur système de gestion, explique Niels-Bo Theilgaard, directeur exécutif de Navision. Il s’agira donc de les agréger. Ce qui est une problématique de portail.” C’est également la vision que l’on retrouve chez SAP (mySAP Workplace), Baan (iBaan Portal) ou Peoplesoft (Peoplesoft Enterprise Portal).Conscients de l’enjeu, mais encore incertains face à un environnement fluctuant, les éditeurs avancent donc en ordre dispersé sur le sujet. L’un des symptômes les plus criants est leur manque d’empressement à rejoindre le consortium UDDI (Universal Description, Discovery and Integration), où l’on ne retrouve que SAP, Navision et Great Plains. “ Les éditeurs qui ont cette vision autour des services web rejoignent naturellement UDDI, remarque Patrick Penneroux, directeur technique de Bowstreet pour l’Europe du Sud. Le fait qu’ils soient encore peu nombreux est peut-être le signe d’un manque d’intérêt et de maturité sur le sujet.”

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Jean-Baptiste Dupin