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Les petits pas de la voix sur IP dans les entreprises françaises

Les entreprises françaises n’installent pas encore directement la voix sur IP. Les grands opérateurs télécoms les devancent en l’intégrant au c?”ur de leur réseau pour proposer des réseaux privés pour la voix.

Les entreprises françaises ne s’empressent pas d’installer la voix sur IP (Internet Protocol), cette intégration de la voix et des données dans un même réseau IP. “Il y a trois ans, tout le monde avait parié que les entreprises entraîneraient les opérateurs télécoms vers la voix sur IP, explique Olivier Hersant, PDG de Netcentrex, qui commercialise, entre autres, des commutateurs IP. Aujourd’hui – ô surprise ! -, ce sont les grands opérateurs qui équipent le c?”ur de leur réseau et lancent des réseaux privés pour la voix.” L’objectif est de permettre aux entreprises de connecter leur commutateur interne à une passerelle de voix sur IP.Ainsi – dans un premier temps, tout au moins -, l’entreprise n’a pas besoin de modifier son équipement interne. C’est donc par prudence que les entreprises françaises ne se lancent pas vers la voix sur IP. “Aucune grande entreprise n’ose s’aventurer directement, explique Vincent Lefèvre, architecte réseau au Crédit du Nord. Il est important de prendre des précautions. Et de commencer par valider cette technologie sur un périmètre restreint, avant de faire basculer tout le réseau téléphonique de l’entreprise.” Le Crédit du Nord, pour sa part , a confié à sa filiale Patcom l’étude de son passage à la voix sur IP.Cette prudence s’explique. Les entreprises préfèrent maîtriser la qualité de service que doit présenter la voix sur IP. En effet, pour elles, l’utilisation de cette technologie ne se limite pas à un simple problème de téléphone, mais à l’utilisation de tous les services qui lui sont associés – centre d’appel, gestion innovante de la relation client, et autres vidéoconférence. Cela dit, les structures qui se sont équipées sont obligées de rectifier le tir. “Nous compléterons notre installation par des commutateurs de niveau 3 l’an prochain, explique Christian Alezeau, directeur informatique du conseil général des Deux-Sèvres. Et ce pour assurer la priorité de la voix sur les données. En effet, quand un paquet de données passe, la voix peut être altérée.” Cette structure avait installé la voix sur IP en février dernier, à l’occasion du renouvellement de ses autocommutateurs, pour servir de site pilote à l’offre d’Alcatel.En attendant le démarrage de la voix sur IP dans les entreprises, certains fournisseurs de services se sont engouffrés dans cette brèche. Ils proposent ainsi aux PME des services de téléphonie sur IP via des cartes virtuelles prépayées. “Nous utilisons celle de la société Internext pour téléphoner en Chine, explique Jean-Pierre Le Breton, du service achats chez Gyma Surgelés, un spécialiste de produits surgelés. Nous payons 1,5 franc la minute, au lieu 3,5 francs.”

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smaïla Sarr