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A la recherche du cocktail miracle

Il paraît que certains cocktails, parmi les plus connus, sont nés de mélanges réalisés un peu au hasard. C’est la recette que semblent avoir adoptée nombre de constructeurs de terminaux mobiles pour séduire les futurs utilisateurs.

Le croisement du téléphone cellulaire et de l’assistant électronique personnel (PDA) donnera naissance, tous les experts sont d’accord là-dessus, au terminal Internet par excellence, qui sera largement plus répandu que le PC. On comptera ces nouveaux outils de communication par centaines de millions d’unités. De quoi susciter l’appétit de tous les constructeurs. Mais pour séduire les utilisateurs, il va falloir leur proposer des services réellement innovants. Car ce n’est pas en expliquant que, grâce à l’UMTS, on pourra trouver rapidement un bon restaurant ou une chambre d’hôtel confortable dans une ville inconnue que le public se ruera sur les futurs terminaux, sans doute chers au départ.C’est là que le bât blesse, car ces mêmes constructeurs sont bien en peine pour en imaginer qui puissent faire saliver le futur abonné aux réseaux de troisième génération. Alors, on se prépare à tout, et l’on gave de technologies le futur téléphone-assistant personnel, afin de le rendre polyvalent. Du coup, à lire les annonces des différents constructeurs, on a l’impression que la recette du futur terminal tient du cocktail explosif.Prenez trois bonnes doses de systèmes cellulaires : le GSM, bien sûr, multibande, tant qu’à faire (900, 1800 MHz et pourquoi pas 1 900 MHz pour les réseaux américains), le GPRS, pour l’étape intermédiaire, et l’UMTS pour être dans le coup le jour venu. Ajoutez une poignée de WAP. Bien sûr, ce micronavigateur n’a guère convaincu pour le moment, mais qui sait si, libéré des contraintes techniques du GSM ?” sur lequel il fonctionne actuellement ?” il ne s’épanouira pas avec le GPRS.Ne négligez pas une pincée d’i-mode, cela peut aider à sortir au plus vite du bourbier WAP. Après tout, ce système d’affichage sur téléphone mobile, propriété exclusive de l’opérateur japonais DoCoMo (filiale de NTT), a déjà séduit plus de dix millions d’usagers au pays du Soleil Levant. Enfin, la touche finale : un composant Bluetooth. Histoire de pouvoir connecter ce téléphone à des périphériques, comme un PC ou un microcasque, mais également à des bornes publiques reliées au réseau filaire, qui deviendraient ainsi une nouvelle source d’information pour l’utilisateur mobile.Refermez le couvercle, secouez le tout et laissez reposer, car l’UMTS, quoi qu’en disent les constructeurs, n’est pas pour demain. Cela semble en tout cas être l’avis des opérateurs, qui se hâtent lentement. Ensuite, restera à savoir si lutilisateur sera effectivement séduit ou bien trouvera le cocktail un peu trop corsé à son goût.Prochaine chronique le vendredi 29 décembre

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Jean-Pierre Soulès