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Les opérateurs tentent d’instaurer l’Internet à deux vitesses

Les grands noms du secteur télécoms ont remis à Bruxelles une liste de 11 recommandations pour soutenir le développement du haut-débit. Ils proposent clairement d’enterrer le principe de la neutralité du Net.

D’ici à 2020, Bruxelles souhaite que la moitié des Européens ait un accès à Internet de 100 Mbit/s. A l’invitation de Neelie Kroes, commissaire en charge du numérique, les opérateurs ont été invité à réfléchir sur les moyens à mettre en œuvre pour atteindre cet objectif. Les patrons de Vivendi, Deustche Telekom et Alcatel Lucent, ainsi qu’une quarantaine de dirigeants du secteur, ont saisi l’aubaine pour faire la promotion d’un Internet à plusieurs vitesses.

Parmi la liste de 11 recommandations présentées, les professionnels estiment que « l’Europe doit encourager la différenciation en matière de gestion du trafic pour promouvoir l’innovation et les nouveaux services, et répondre à la demande de niveaux de qualité différents. » Leur idée étant de demander une contribution financière aux gros consommateurs de bande passante, tels que YouTube, qui souhaitent bénéficier d’une qualité d’accès supérieure. Les internautes pourraient eux aussi être invités à mettre la main à la poche s’ils souhaitent accéder aux vidéos dans le cadre d’un service « premium », c’est-à-dire sans coupure d’images.  

Une suggestion qui met clairement à mal le principe de la neutralité du Net, et qui n’a pas rencontré l’adhésion de Bruxelles. A l’issue de la réunion de présentation, Neelie Kroes a déclaré dans un communiqué: « Cette catharsis parfois douloureuse n’a pas débouché sur un consensus ». Elle a promis d’étudier dans le détail chaque proposition. La commissaire a, par ailleurs, rappelé la volonté de l’Union européenne de participer aux investissements nécessaires au déploiement du haut-débit. Une enveloppe de 9,2 milliards pourrait être allouée à cette mission.


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La rédaction