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Les nouveaux tarifs de Wanadoo relancent la bataille du haut-débit

Wanadoo a annoncé des baisses importantes de ses forfaits ADSL, grâce à une nouvelle tarification de France Télécom. 9 Télécom et Free ont vite réagi. La guerre du haut-débit bat son plein à l’approche des fêtes de fin
d’année.

La guerre ! Voilà ce qu’aura déclenché la nouvelle grille de tarifs ADSL de France Télécom à destination des FAI, dite Option 5.Dès l’homologation par le ministère de l’Industrie, Wanadoo a lancé les hostilités, en annonçant des baisses importantes de ses forfaits ADSL. Des baisses qui prendront officiellement effet dès le 6 janvier, mais qui, en réalité,
sont déjà accessibles, si l’on prend en compte les tarifs promotionnels liés aux fêtes de fin d’année proposés par Wanadoo.Chez Wanadoo, le 512 kbit/s passe de 45,4 euros ttc/mois à 34,90 euros ttc. Le forfait pour un engagement de deux ans, actuellementà 39,90 euros, passe à 29,90 euros. Wanadoo se rapproche ainsi des offres de ses
concurrents, tels Tele2 (24,95 euros/mois) ou Club-Internet (29,90 euros/mois).L’annonce la plus spectaculaire concerne surtout le 1024 kbit/s. L’offre de Wanadoo fond littéralement de 80 à 44,90 euros/mois. Un engagement sur 24 mois fait passer le prix de 74,90 euros à 39,90 euros/mois.Les tarifs annoncés par Wanadoo sont valables dans tout l’Hexagone. ‘ Il était important de ne pas creuser la fracture numérique ‘, a justifié Olivier Sichel, PDG de Wanadoo. En effet,
le FAI n’a pas introduit de différences tarifaires entre les zones en fonction de leur densité.Pourtant, les fournisseurs ne paieront pas un prix uniforme à France Télécom, puisque la nouvelle offre consacre des tarifs de gros différents selon que le répartiteur regroupe moins de 20 000 lignes (plutôt les zones rurales)
ou plus de 20 000 lignes (zones urbaines).

Riposte instantanée de la concurrence

La riposte de la concurrence n’a pas tardé. 9 Télécom et Free n’ont mis que quelques heures à réagir à cette offensive. Le premier a ainsi annoncé que son offre dégroupée 1024 kbit passait désormais de 27 à 24,90 euros
ttc/mois, et le 512 kbit de 23 à 19,90 euros.Sa nouvelle offre à 2 Mbit/s sera désormais facturée 34,90 euros ttc, contre 39 précédemment. Les nouveaux prix entrent en vigueur dès le 15 décembre.Free, lui, propose désormais le 1024 kbit/s au prix du 512, soit 29,90 euros ttc/mois, pour ses abonnés non dégroupés. Les abonnés dégroupés, eux, bénéficient déjà de débits à 2 Mbit/s pour ce prix-là.Les autres FAI ne devraient guère tarder à réagir, d’autant que les fêtes de fin d’année approchent. Certains ont été pris de court, à l’image de Club-Internet ou de Tiscali, qui n’ont pas pu donner d’indications sur leurs futurs
tarifs. AOL s’est contenté de préciser : ‘ Nous allons annoncer prochainement des baisses très significatives, mais nous en réservons la primeur à nos abonnés. ‘On peut imaginer que les offres à 1024 kbit/s vont donner lieu à une belle bataille, vu l’ampleur de la baisse de l’offre de France Télécom, qui a permis à sa filiale de baisser ses prix d’environ 50 %. Selon l’ART,
‘ Cette baisse permettra vraisemblablement un développement national des offres à 1024 kbit/s à des tarifs attractifs, offres qui sont actuellement réservées aux zones de dégroupage. ‘

Inquiétude pour le dégroupage

Les baisses de l’offre de France Télécom sont plutôt bien accueillies par les différents FAI. Elles concernent l’option 5, au sein de laquelle ceux-ci opèrent comme de simples revendeurs de l’ADSL de France Télécom. Free et
9 Télécom ont, eux, opté dans certaines zones pour le dégroupage, aussi appelé Option 1. Cela leur garantit une quasi-indépendance vis-à-vis de l’opérateur historique.L’avancée importante de l’Option 5 en cette fin d’année 2003 amène donc certains à s’inquiéter justement pour le développement du dégroupage, à l’heure où France Télécom possède encore près de 90 % du marché de gros de l’ADSL.L’ART a d’ailleurs souhaité dans son avis que France Télécom améliore la qualité de service du dégroupage, jugée moindre que celle de l’Option 5. Cette dernière bénéficie ‘ d’une qualité de service
élevée : d’une part, les délais de livraison sont courts, de l’ordre de deux jours en zone dense, d’autre part le taux d’échec à la livraison est faible. Enfin la réparation est rapide en cas de dysfonctionnement. En comparaison, force est de
constater que la qualité de service du dégroupage est moins satisfaisante : les délais de livraison sont de l’ordre de 4 à 6 jours en moyenne, le taux d’échec est plus important (de l’ordre de 2 % à la livraison), et les délais de
réparation des dysfonctionnements sont longs, fréquemment supérieurs à une semaine. ‘
Pour l’ART, cette différence de qualité de service pourrait nuire à l’image des opérateurs dégroupeurs. Pour Nicolas Pinton, directeur réglementation de Tiscali, l’ART doit imposer une amélioration des conditions de dégroupage à France
Télécom, comme un réglement européen le lui permet. D’autant que selon lui
‘ la stratégie de France Télécom est que le dégroupage ne progresse pas trop vite ‘.
Nicolas Pinton estime par ailleurs qu’un autre garde-fou s’imposait pour accompagner cette baisse de tarifs. Les différences de prix de gros selon la taille du répartiteur risquent, selon lui, d’aboutir à l’arrivée de tarifs de détail
en fonction de la zone d’habitation. ‘ La bataille va être telle qu’il se trouvera bien un FAI pour créer des tarifs de zones denses et des tarifs de zones rurales d’ici à la fin de l’année prochaine. ‘Autant de réserves qui n’atteignent pas un PDG de Wanadoo enthousiaste : ‘ Avec ces tarifs, Wanadoo se remet complètement dans le marché. ‘

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Guillaume Deleurence