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Les financiers se méfient des start up mal informatisées

Les récents déboires boursiers des start up de l’internet ont rendu les investisseurs prudents. Désormais, ils observent à la loupe les projets et opèrent des inspections techniques approfondies des dossiers de commerce électronique qui leur sont soumis.

Après le crack boursier façon ” nouvelle économie ” du mois d’avril et la prise de conscience des difficultés techniques au lancement de grands sites marchands, plus question pour les investisseurs de s’engager les yeux fermés. Auparavant surtout attentifs aux modèles économiques, ils lorgnent peu à peu du côté de l’informatique. Mais même si leurs questions se précisent, ils restent en France surtout focalisés sur les compétences techniques.Symbolique de cette tendance : l’exemple de Maporama, site d’itinéraires et de cartographie. Chez eux, les deux pivots de l’informatique ont été interviewés deux heures chacun. “L’idée, c’est de prouver qu’on a réfléchi, affirme Alexis Kartmann, responsable du développement et de la production. L’erreur à ne pas faire, c’est d’avoir un discours purement technique.” Chez CPI Venture, on affirme l’importance des équipes. “Je ne retiens pas les dossiers de financement qui ne prévoient aucune compétence technique”, tranche Pascal Chevalier, son dirigeant. Et ces compétences là doivent être capables de se justifier.

Clause de résiliation et droits d’utilisations

“Pourquoi avoir choisi Microsoft ? Nous avons constaté tel problème, comment allez-vous le régler ? Vous avez un partenariat fort avec tel éditeur, comment allez-vous exploiter ses technologies ?” Les questions s’articulent sur deux axes forts : les fonctionnalités du site, et les relations avec les fournisseurs informatiques. Le premier axe est évidemment lié au modèle économique. Le second pose la question de la réactivité de développement, cruciale pour toute start up, censée la plupart du temps redévelopper son site tous les trois mois.La nouvelle idée fixe du financier, c’est la pérennité de la start up. Elle doit prouver que rien ne viendra entraver le développement de son site, notamment les éditeurs. Les clauses de résiliation permettent de ne pas se retrouver lié à un produit inutilisable. Pour ce volet, il est possible de prévoir des délais de paiement, des systèmes d’acompte, etc.L’autre point à fixer lors de la discussion d’un contrat concerne les droits d’utilisation, et plus précisément la négociation des codes sources. Le sujet est tabou chez la plupart des éditeurs, mais vital pour la plupart des start up du Net. Détenir ce secret, c’est remédier à l’un des problèmes techniques essentiels du commerce électronique : le manque de solutions logicielles prêtes à l’emploi. “D’une manière générale, les investisseurs ne sont pas très pointus sur l’informatique”, clament en ch?”ur les dirigeants de start up ayant eu à se justifier techniquement. Mais tous s’accordent sur leur évolution. A l’image des Américains, ils commencent soit à faire appel à des experts, soit à se spécialiser eux-mêmes.

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Philippe Billard