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Les films vont-ils enfin être diffusés plus vite en streaming ou sur DVD après leur sortie en salles ?

La fameuse chronologie des médias évolue. Le délai entre l’exploitation et la diffusion sur des plateformes web raccourcit … mais pas sur Netflix qui refuse de signer un accord avec la filière cinématographique.  

Souvent accusée d’être responsable du piratage, la chronologie des médias vient d’être modifiée par un accord conclu entre Canal +, OCS et les organisations professionnelles, en présence du ministre de la Culture Franck Riester ce vendredi 21 décembre. Reste encore à signer un arrêté d’extension pour qu’il entre en vigueur immédiatement. 

La chronologie des médias est une spécificité bien française qui vise à garantir le financement des longs métrages en donnant la priorité de la diffusion à ceux qui ont contribué à financer les films. Elle impose ainsi toute une série de délais entre la sortie et l’exploitation de l’oeuvre sur un nouveau support. Grossièrement, priorité est donnée d’abord au DVD ou à l’achat en VoD, puis à la télévision payante, ensuite aux plateformes de SVoD, et enfin à la télévision gratuite. Ces règles n’avaient pas évolué depuis 2009.

Netflix et Prime Video pénalisés

Le plus gros changement concerne les films qui auraient attiré moins de 100 000 entrées en salles. Ils vont pouvoir être vendus en DVD au bout de trois mois, diffusés sur les chaînes payantes (Canal Plus et OCS) six mois après, puis être proposés en SVoD au bout de 15 mois (15 mois si le site a conclu un accord contraignant avec la filière, 28 mois avec un accord moins engageant, 34 mois sans accord), et enfin diffusés en télévision en clair 20 mois après. Pour les autres longs métrages, les délais sont légèrement rabotés mais pas de façon spectaculaire. Le régime sera désormais de 3 mois (au lieu de 4) pour sortir en DVD, 8 mois (au lieu de 10 à 12 mois) sur les télévisions payantes, et à partir de 17 mois pour les plateformes de SVoD.

Canal Plus et OCS, investisseurs majeurs du cinéma français, voient ainsi renforcée leur priorité à la diffusion. Quant aux plateformes de SVoD, elles vont être favorisées en fonction de leur degré de soutien au cinéma. Celles qui acceptent de reverser un minimum garanti par abonné pourront diffuser des films 17 mois seulement après leur exploitation. Un simple accord avec moins d’obligations et le délai passe à 30 mois. Quant à celles qui n’ont rien signé comme Netflix ou Prime Video d’Amazon, elles devront continuer à attendre 36 mois comme avant. Une petite épine dans le pied des géants américains.

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Amélie CHARNAY