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Le ver est dans la PlayStation

Pauvre Sony. En lançant son kit Linux pour PlayStation 2, il s’est engagé dans un processus qu’il ne pourra ni arrêter ni contrôler. Pour le grand bonheur des pirates.

LinuxWorld a pris un coup de gris-vieux-sérieux cette année. Fini les ” djeunz ” piercés aux tee-shirts bariolés. Dans les allées, c’était plutôt costar, cravate et attaché-case.Heureusement que Sony était là pour secouer tout ça. Son kit Linux pour PlayStation 2 a même fait sensation. Pour moins de 230 euros (1500 francs), il transforme la console en ordinateur avec clavier, disque dur et carte réseau. Le tout sous Linux ! Au revoir donc les jeux de baston ; bonjour KDE, Gnome et StarOffice.A en croire Sony, ce kit est une sorte de cheval de Troie pour marcher sur les plates-bandes de Microsoft, Apple, Dell et consort. C’est tout le contraire qui risque de se produire. En installant Linux, Sony a ouvert une boîte de Pandore. Chacun sait comment le Linuxien est incontrôlable et irrévérencieux. Lui donner le code source et la documentation de sa machine, c’est aussi tendre un bâton pour se faire battre. Car, avec ce kit, la PlayStation va devenir le terrain de jeu des bidouilleurs les plus fous.Ça n’a d’ailleurs pas traîné. Les premiers à l’avoir adopté sont les pirates. La PlayStation a pris la mauvaise habitude de rejeter tout CD réinscriptible ou gravé. Alors tous comptent sur une bidouille Linux pour contourner cette protection. De même, des petits malins y voient déjà un moyen de faire bonne figure dans les concours. Il suffirait d’éditer les cartes mémoires pour se donner un score astronomique ou passer les niveaux plus rapidement.Les universitaires aussi sont sur le coup. Certains pensent utiliser la puissance de calcul du processeur ” emotion engine “ pour construire un supercalculateur pas cher. J’imagine déjà le résultat : une ferme de PlayStation travaillant en parallèle au décodage du génome ou sur le Seti. Le délire.Pour ma part, je jubile à l’idée de porter un émulateur de bornes d’arcade comme Mame sur la PlayStation. Le rêve : m’éclater sur des best sellers d’il y a dix ou vingt ans. Se refaire des parties d’Afterburner, de Commando ou de Zaxxon sur une bécane du XXIe siècle. D’ailleurs, pourquoi ne pas carrément développer un émulateur Dreamcast comme Nightmare ? Le matériel le permet. C’est juste une question de temps et de qualité de développement.La console pourrait même devenir une super plate-forme multimédia de salon. Vous imaginez ? Pouvoir lire des Divx sur la télé, sans avoir à allumer le PC. Ou encore utiliser la PlayStation comme juke-box MP3 avec télécommande.On en a rêvé, Sony la fait… mais sans le faire exprès.Prochaine chronique vendredi 22 février

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Anicet Mbida