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Le smartphone loué par Free Mobile n’est pas une si bonne affaire (MAJ)

Présentée comme une offre avec des économies substantielles à la clé, la location de smartphone chez Free Mobile est loin d’être aussi intéressante que cela. Explications.

Article publié le 17 décembre 2013:

Décidément, Free ne fait rien comme les autres. Alors que les opérateurs mobiles proposent depuis des années l’achat subventionné de smartphones associé à une durée d’engagement, le quatrième opérateur fait tout l’inverse : il lance une offre de pure location qui « démocratise l’accès aux smartphones haut de gamme », comme l’explique l’opérateur dans son communiqué. Mais cette offre de location, est-elle réellement une bonne affaire ?

L’offre permet aux nouveaux abonnés du Forfait Free (19,99 €/mois ou 15,99€/mois pour les abonnées Freebox) de louer un smartphone haut de gamme sur 24 mois au tarif mensuel de 12 euros. Trois modèles sont proposés, chacun nécessitant un apport initial en début de contrat: Samsung Galaxy S4 (+ 49 €), Apple iPhone 5s 16 Go (+ 99 €) et Samsung Galaxy Note 3 (+ 129 €).

En réalité, les économies sont faibles voire nulles

Selon l’opérateur, l’abonné réalisera des économies substantielles (« jusqu’à 40 % ») par rapport à une acquisition classique. Il résume son argumentaire commercial par le tableau ci-dessous :

Le hic, c’est que le téléphone loué reste la propriété de Free Mobile et que l’abonné devra le restituer « en bon état d’usage et d’entretien » au bout des 24 mois. Du coup, l’argumentaire de Free Mobile ne tient pas debout, car il oublie d’intégrer la valeur résiduelle du téléphone lorsqu’il a été acquis. Cette valeur est difficile à évaluer par avance, mais supposons qu’elle est de 40 % du prix public initial au bout de deux ans.

A l’issue de 24 mois, le propriétaire d’un iPhone 5s 16 Go pourrait donc revendre son téléphone pour 266 euros. Le coût total de possession sera donc de 665 – 266 = 399 euros. C’est cette somme-là qu’il faut comparer au coût de location. On constate que l’on est bien loin des 40 % d’économies dont parle Free Mobile, mais plutôt aux alentours de 3 %. Sur le plan strictement financier, c’est une opération blanche. Le principal avantage de cette offre de location est que l’abonné lisse ses dépenses dans le temps (ce qui n’est déjà pas si mal).

En cas de perte ou de vol, la facture s’allonge

En cas de pépins, en revanche, les choses se compliquent, comme le montrent les conditions générales du contrat de location. Ainsi, en cas de perte ou de vol du terminal, le contrat est automatiquement résilié « du fait de l’utilisateur » avec effet immédiat. Comme l’appareil ne pourra pas être restitué, l’utilisateur devra payer la somme forfaitaire de 500 euros. A cela s’ajoute « l’exigibilité immédiate des loyers restants jusqu’au terme de la durée initiale ». Un abonné qui perd son iPhone loué au bout d’un an, devra donc payer au total : 99 euros de paiement initial + 288 euros de location + 500 euros de somme forfaitaire = 887 euros. Ce qui est supérieur au prix public initial de 665 euros.

Autre caractéristique du contrat : les pannes sont entièrement prises en charge par Free. Si la panne est inhérente au terminal, l’utilisateur ne paiera rien. Mais ce n’est pas un avantage particulier, car le code de consommation français prévoit, de toute manière, une garantie légale de deux ans. En revanche, si la panne n’est pas inhérente au terminal (exemple : vous le laissez tomber par terre et il ne s’allume plus), l’utilisateur devra régler la note et il ne pourra pas refuser la facture que lui soumettra Free Mobile. Impossible de solliciter plusieurs devis, comme le ferait le propriétaire d’un terminal.

Enfin, autre « petit détail » : le tarif de location mensuelle est majoré de 5 euros si l’abonné décide de résilier son forfait Free pour aller chez un autre opérateur.

Lire aussi:

Free offre à ses abonnés de leur louer un smartphone, le 17/12/2013
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Gilbert Kallenborn