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Le robot-chien Spot intéresse les forces de police

Le quadrupède permettrait de recueillir des informations dans des zones ou des situations à haut risque. Les défenseurs des droits citoyens demandent plus de transparence sur cet usage.

Commercialisé depuis quelques mois, le robot-chien Spot de Boston Dynamics pourrait bientôt faire son apparition dans les forces de police du Massachusetts. Après quelques premiers tests en début d’année, le service de déminage de cet état du nord-est des États-Unis a loué un exemplaire à temps plein pendant trois mois, du 7 août au 5 novembre. C’est en effet ce qui ressort d’un document que la police a signé avec le fabricant Boston Dynamics et que l’association de défense des droits citoyens ACLU a pu récupérer par voie administrative.

L’ACLU souhaite l’établissement d’une réglementation

Interrogée par la station radio WBUR, la police du Massachusetts envisage d’utiliser ce robot dans des zones ou des situations à haut risque : sites Seveso, alertes à la bombe, prises d’otage, etc. Le robot-chien serait envoyé en guise d’éclaireur pour recueillir des informations et faciliter les prises de décision pour les équipes de police. D’ailleurs, le quadrupède a déjà été utilisé au cours de deux opérations réelles, sans plus de précision. La police précise que le robot n’a jamais été armé.

https://www.youtube.com/watch?v=tAhxi8WldCU?start=620

L’ACLU estime, pourtant, que l’utilisation de robots par la police est un problème, car elle ne se fait pas de manière transparente. On ne sait pas vraiment à quelles fins ces machines sont utilisées et il n’existe pas de loi qui encadre cet usage. On ne sait même pas si la police dispose d’une charte ou d’une réglementation interne à ce sujet. « Nous avons vraiment besoin d’une loi et d’une réglementation pour établir un minimum de protection afin de garantir que ces systèmes ne puissent pas être utilisés de manière abusive par le gouvernement », souligne Kade Crockford, directeur en charge des technologies au sein de l’ACLU, auprès de WBUR.

Certains policiers reconnaissent le besoin de transparence, mais estiment que les lois actuelles s’appliquent de la même manière, que la police s’appuie sur un robot ou pas. « Ces protections existent déjà. Elles ne peuvent pas être contournées par l’utilisation de robots. Les forces de police ont la responsabilité d’utiliser ces outils de manière légale », explique Thor Eels, ancien commandant de forces d’intervention, auprès de WBUR. D’ailleurs, Spot n’est pas le premier robot qui viendrait renforcer l’équipement des forces de l’ordre. Les démineurs de la police de Massachusetts disposent déjà de 18 systèmes robotiques et ils les utilisent chaque semaine. Mais contrairement à Spot, ils ne disposent pas de quatre pattes et, par conséquent, n’inspirent pas autant la peur…

Source : ACLU, WBUR

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Gilbert Kallenborn