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Le plan de Startec pour attaquer les PME

Après un second semestre 2000 très décevant, Startec Global Communications s’attend, en France, à une perte de 40 millions de francs sur l’ensemble de l’année. L’opérateur cherche à rebondir en lançant quelque 730 000 actions nouvelles, destinées à financer l’introduction de services voix-données-vidéo sous IP pour les PME.

Startec, dont la maison mère est cotée au Nasdaq, est un ancien callbacker d’origine nord-américaine. A l’occasion d’une première restructuration, il s’était repositionné sur le marché des cartes téléphoniques prépayées et rechargeables pour communautés ethniques. En s’implantant en France en 1998, par le rachat de Phone Network & Systems (Clichy), il s’était ainsi choisi pour cible privilégiée les immigrants d’origine chinoise, japonaise et nord-africaine.Pour le premier semestre 2000, il revendique dans l’Hexagone un chiffre d’affaires de 12,4 millions de francs sur le seul segment de cartes prépayées. Il propose également des services de téléphonie longue distance basés sur la présélection. Depuis mai dernier, il a déployé en France sa propre infrastructure de commutation. Celle-ci est constituée d’un système Nortel GSP, servant de passerelle internationale, et de quatre commutateurs Ericsson ANS raccordés aux zones de transit de Lille, Strasbourg, Lyon et Marseille.Parallèlement, Startec a entrepris de se doter d’un réseau international voix sur IP, constitué aujourd’hui de quatre-vingt-cinq passerelles dans plus de quarante pays, grâce notamment à plusieurs opérateurs partenaires. Plusieurs facteurs l’ont cependant empêché de réaliser au second semestre 2000 ses prévisions en termes de chiffres d’affaires : la baisse de régime plus rapide que prévu des services de callback, le retard dans le lancement de produits et services de nouvelle génération, l’accroissement des charges de personnel (+ 56 % en un an) et la réadaptation trop lente des effectifs aux nouvelles orientations.A l’exemple d’autres nouveaux entrants, Startec a donc dû prendre des mesures d’urgence : départ du président fondateur, qui a été remplacé par une équipe de responsables opérationnels, arrêt des activités de callback au Royaume-Uni et aux Etats-Unis… En France, la collecte des appels jusqu’au n?”ud international de Paris a été transférée de France Télécom à Siris, filiale de Deutsche Telekom, dont les coûts sont très inférieurs.Mais surtout, l’opérateur a décidé d’aborder également, désormais, le marché des TPE, PME et PMI avec un nouveau bouquet de services multimédias (voix, données et vidéo) sous IP, incluant les réseaux privés virtuels (VPN). Ce bouquet de services comprendrait la facturation, la consultation de comptes en ligne et la gestion de la relation clients (CRM). L’émission de quelque 730 000 actions nouvelles, soit près de 40 millions de francs, a pour objet de renforcer les fonds propres de la filiale française (ex-Phone Systems & Networks) et de lui permettre de développer ces nouveaux produits et services (www.startec.com).

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Jean-Claude Streicher