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Le mini-LED peut-il devenir la technologie TV du futur ?

En attendant la technologie micro-LED chère à Samsung et à son « Wall », TCL dégaine le mini-LED. Moins ambitieux, certes, mais très prometteur et surtout déjà une réalité.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le mini-LED n’est pas une nouvelle technologie d’affichage ou d’écran. C’est une technologie d’éclairage.

Elle s’appuie sur les bonnes vieilles dalles LCD dans le but de leur donner, non pas une deuxième vie, mais des arguments solides pour concurrencer l’OLED. Pour faire bref, il s’agit d’un procédé d’éclairage innovant et concurrent du micro-LED cher à Samsung

Une nouvelle technologie d’éclairage, ça change quoi ?

Pour comprendre quels sont les avantages du mini-LED, il faut bien avoir en tête la technologie d’éclairage actuelle des écrans LCD. Ceux-ci utilisent toujours un film sous la dalle tapissé de petites LED, c’est la technologie Direct LED ou Full LED. La qualité de ce rétroéclairage dépend alors du nombre de zones qui sont éclairées. On parle plus précisément de local dimming pour qualifier des groupements de LED sur différentes zones de l’écran.

Samsung – Le nombre de LED disponibles sur chaque panneau est l’avantage principal de la technologie mini-LED.

L’avantage de cette méthode c’est d’offrir un niveau de luminosité intéressant et localisé en fonction des besoins. Quant aux noirs, il suffit de commander aux LED de s’éteindre pour l’obtenir. Et c’est là que le bât blesse, du moins par rapport à l’OLED. La taille des LED et leur espacement font qu’il n’est pas possible de les empiler derrière une dalle (on en met entre 200 et 500 sur un panneau classique). De fait lorsque les LED s’éteignent, les zones de l’écran s’assombrissent mais sans atteindre la profondeur de noir idéale et homogène permise par l’OLED.

C’est là que le mini-LED a son mot à dire. La taille extrêmement réduite de ses LED (moins d’un millimètre de diamètre) permet d’en intégrer bien plus sur le panneau situé derrière la dalle. Dans le cas de TCL, et de son téléviseur X10 (qui est le seul commercialisé à ce jour en mini-LED), ce sont 15 360 LED qui sont réparties sur 768 zones de dimming. 

TCL – Le X10 de TCL est le premier modèle commercial bénéficiant de la technologie mini-LED.

Quels sont les avantages du mini-LED ?

Avoir une plus grande quantité de sources lumineuses, mieux répartie sur la dalle permet non seulement de disposer d’une luminosité généreuse (1 500 nits environ), mais aussi de jouer sur la profondeur des noirs. Et de fait, ceux-ci sont effectivement presque aussi profonds que dans le cas d’un téléviseur OLED. Surtout, du fait de la taille réduite des mini-LED, il est possible de diminuer le blooming, c’est à dire le halo lumineux généré parfois entre une zone éclairée et une zone sombre. Typiquement, sur les images de ciel nocturne dans les films, lorsqu’on regarde au niveau de la lune, celle-ci est souvent entourée d’un petit halo de lumière.

TCL – Quantum Dot et mini-LED, le duo gagnant ?

Mais une luminosité aussi élevée que celle d’une dalle LCD alimentée de mini-LED offre également un autre bénéfice, surtout lorsqu’elle est couplée à la technologie QLED. Cet atout, c’est une qualité d’image impeccable avec des couleurs très précises. Pour rappel, le QLED est un film très fin composé de très petites particules, les quantum dots, qui lorsqu’elles sont éclairées produisent des couleurs très précises et très vivaces. Un niveau de noir profond associé à une luminosité aussi élevée offrent, en outre, un autre avantage facile à deviner : un taux de contraste exceptionnel pour un écran LCD. 

Enfin, le dernier atout du mini-LED est tout sauf anecdotique, c’est son coût. En effet, la production de panneaux mini-LED n’est pas particulièrement complexe et permet même d’exploiter les chaînes de fabrication LCD actuelles. Pour les constructeurs, cette promesse de franchir un palier technologique sans investissement majeur est évidemment une aubaine. 

Techno mini-LED ou micro-LED : quel est le futur des téléviseurs ? 

Sur le papier, le micro-LED apparaît un cran au-dessus du mini-LED. Théoriquement, la taille des LED est trois fois plus petite dans le cas de la technologie utilisée par Samsung. Surtout, celle-ci a l’avantage d’être modulable. C’est à dire qu’il serait possible d’assembler les panneaux de micro-LED à l’infini pour des tailles absolument inédites, « The Wall » et ses 7 mètres de diagonales étant le meilleur exemple en date. S’il est écrit que Samsung présentera une offre commerciale de sa technologie à l’IFA 2020, il convient de noter que le mini-LED a pris plusieurs longueurs d’avance, et surtout qu’il est beaucoup plus facile à produire et donc moins cher. 

TCL – Le X10 de TCL compte 15 360 mini-LED pour son éclairage.

Le mini-LED présente aussi l’avantage d’être déjà commercialisé et d’offrir davantage qu’une solution intermédiaire. Pour autant sera-t-il cantonné à n’être qu’une technologie de transition en attendant l’avènement du micro-LED ? Rien n’est moins sûr. La disponibilité du mini-LED et sa facilité de production pourraient lui donner un avantage compétitif énorme notamment en lui ouvrant la voie à d’autres marchés que celui des TV.

Quelles applications futures pour le mini-LED ?

En effet, le mini-LED pourrait ne pas être réservé aux seuls téléviseurs. Des écrans dotés de la technologie de TCL pourraient à court terme équiper plusieurs smartphones mais aussi intéresser les constructeurs automobiles pour les affichages intégrés aux tableaux de bord. Selon plusieurs rumeurs, le mini-LED intéresserait même Apple qui pourrait envisager de l’utiliser dans ces futurs iPad.

Samsung – Samsung devrait proposer une offre commerciale en micro-LED pour concurrencer le mini-LED.

L’avenir du mini LED devrait également s’inscrire hors de TCL. Si la marque chinoise est pour l’instant l’une des seules à maîtriser cette technologie, elle devrait ouvrir son système de rétroéclairage aux autres constructeurs d’ici quelques mois. En effet, TCL travaille actuellement à une miniaturisation supplémentaire de ses mini-LED qui devrait permettre de passer à une seconde génération de diodes capable d’embarquer jusqu’à 25 000 LED sur un panneau. Ainsi, le constructeur sera assuré de posséder une avance notable sur une technologie en pleine expansion.

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Dimitri Charitsis