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Micro-LED : est-ce vraiment la technologie d’écran du futur ?

Stars des derniers salons high-tech, les écrans micro-LED devraient encore faire parler d’eux à l’IFA par l’intermédiaire de Samsung. Pourtant, ils suscitent de nombreuses interrogations. Comment fonctionnent-ils et qu’apportent-ils face à l’OLED ? Quand seront-ils disponibles et à quel prix ? Nous avons étudié la question.

Présentée comme la prochaine révolution à venir en termes d’affichage, le micro-LED est promis à un avenir radieux que ce soit sur les smartphones, les tablettes ou bien sûr les téléviseurs. À condition, bien évidemment, de réussir à s’imposer comme une technologie viable.

Le micro-LED, qu’est-ce que c’est ? Comment ça marche ?

Le micro-LED dérive des grands écrans LED émissifs utilisés pour les panneaux publicitaires vidéo ou les affichages dans les stades. Sur un panneau micro-LED, les diodes sont placées les unes à côté des autres. Chaque pixel de l’image est constitué d’un triplet de LED (rouge, vert et bleu) et reproduit chaque point de l’image en fonction de son contenu, à la manière de l’OLED. Lorsque l’image est noire, la LED s’éteint. La grande différence entre l’OLED et le micro-LED réside dans leur composition. L’OLED est organique (« O » de OLED) alors que les micro-LED sont constitués de nitrure de gallium, non organique. Ce sont donc des composants électroniques, plus classiques, qui ne sont pas soumis aux mêmes règles de vieillissement que l’OLED. Ainsi, « The Wall » l’écran le plus proche de ce que pourrait être le micro-LED, présenté par Samsung au CES, a une durée de vie estimée à plus de 100 000 heures de visionnage, ce qui est énorme. 

Comparaison LCD, OLED, micro-LED

Le micro-LED a deux principaux avantages : sa luminosité et sa modularité. Tout d’abord, il est capable d’atteindre une luminosité très importante (jusqu’à 1 000 000 de cd/m2) et supporte parallèlement une très haute température. 

Surtout, dans la mesure où il est composé d’une succession de modules, l’avantage d’un écran micro-LED c’est d’être totalement personnalisable. En théorie, il est donc possible de choisir un nombre de modules et de fabriquer un téléviseur sur mesure. Plus intéressant encore, cette configuration ne serait pas figée et il serait possible à tout moment d’ajouter ou de retirer des modules pour faire varier la diagonale de son écran.

Des écrans difficiles à fabriquer

La promesse d’un avenir de la télévision fait d’écrans modulaires est le moteur sur lequel reposent toutes les démonstrations récentes de micro-LED. En réalité, le processus de fabrication se révèle très complexe. Les géants de l’industrie font face à des difficultés liées à la miniaturisation. Les micro-LEDs mesurent environ 30 microns. C’est plus petit qu’un grain de sable ou que l’épaisseur d’un cheveu ! À l’heure actuelle, le taux de perte lors du transfert des micro-LED sur les dalles (plusieurs millions) reste trop important. La production de masse se révèle donc impossible, car trop coûteuse.

À l’heure actuelle, l’industrie est même confronté à un sérieux problème : il n’existe pas de méthode de réplication efficace des micro-LED par impression, condition indispensable à une production en série. Samsung, pour son écran « The Wall » utiliserait une méthode de tampon pour graver les micro-LED sur des plaques de TFT. Celle-ci est non seulement plus coûteuse mais aussi plus limitée. Et pour cause, l’écran présenté par Samsung comme étant le premier modèle commercial en micro-LED est en réalité composé de mini-LED, des modules trois fois plus grands que les véritables micro-LED. 

La technologie se situe donc à un tournant de son histoire. Si les industriels relèvent les défis techniques liés au processus de fabrication, les écrans micro-LED pourraient mettre le LCD et l’OLED au placard. Si les difficultés persistent, cette technologie restera cantonnée à des marchés de niche (professionnels), ou réservée à un public (très) fortuné. Pourtant, on compte déjà quelques applications de la technologie micro-LED.

Quels produits, quand, et pour qui ?

Les perspectives de la technologie micro-LED semblant infinies, de nombreux constructeurs dévoilent déjà des modèles dans les salons high-tech. Il n’y a pas que Samsung et « The Wall ». Le chinois Hisense a présenté l’Adonis MD (Modular Display), un écran 4K micro-LED de 143 pouces, couvrant l’espace colorimétrique DCI-P3 à 100% (très populaire à Hollywood par exemple). Tous n’ont pas cette folie des grandeurs. TCL, troisième constructeur mondial de TV, a ainsi prouvé ses capacités d’innovation avec un prototype de téléviseur micro-LED de 12 pouces. Apple s’intéresse également de près à cette technologie. La firme de Cupertino a racheté en 2014 le spécialiste LuxVue et testerait en secret des terminaux (montres, smartphones) équipés en micro-LED.

Samsung – Onyx, le micro-LED appliqué au cinéma

Enfin, certaines salles de cinéma, s’équipent actuellement de la technologie Onyx. Celle-ci fonctionne sur le même modèle que le micro-LED, c’est à dire une image composée de plusieurs panneaux modulables regroupant des milliers de LED émettant leur propre lumière. Là encore, nous sommes très loin d’une application grand public. 

Le micro-LED est-il l’avenir de la TV ? Rien n’est moins sûr. Si, sur le papier, la technologie est pleine de promesses, les difficultés liées, notamment à sa production, pourraient la maintenir au statut de rêve inaccessible. 

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Romain Vitt, avec Dimitri Charitsis