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Le haut débit passera par les pylônes électriques

Le gouvernement vient d’autoriser l’utilisation des lignes à haute tension pour déployer de la fibre optique. L’objectif est de désenclaver des régions mal desservies. Mais la route jusqu’à l’abonné est encore longue.

L’idée est à l’étude depuis juillet : est-il possible d’exploiter les 70 000 kilomètres de ligne à haute tension pour développer l’Internet à haut débit, et désenclaver ainsi rapidement des régions mal desservies ? Après étude, la réponse est oui, et le gouvernement vient officiellement de l’autoriser.Le principe consiste à faire passer des fibres optiques le long des lignes électriques aériennes. L’opération est moins complexe, et donc moins chère, que de creuser des sillons à travers la France pour passer des câbles. Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) a déjà expérimenté le système pour ses propres besoins.La région Midi-Pyrénées sera l’une des premières à tester le déploiement. Cela fournira un bon aperçu des difficultés, car elle est très caractéristique d’une zone habituellement peu intéressante pour les opérateurs : plus grande région de France (45 000 km2) mais avec une très faible densité de population (55 habitants au km2), soit la moitié de la moyenne nationale.Environ 1000 kilomètres de lignes électriques pourront être équipées de fibre optique dans la région. Selon les calculs du conseil régional, cela représente la moitié de la longueur nécessaire pour relier toutes les villes de plus de 5 000 habitants de la région.Le conseil régional verse à RTE entre 25 et 50 euros par mètre pour l’installation des fibres optiques, puis de 0,06 à 1,5 euros par an pour leur maintenance. La région se remboursera en louant ensuite l’exploitation des fibres à des opérateurs télécoms.Mais le chemin à parcourir pour que l’abonné final profite de ce réseau à haut débit est encore long. En effet, les lignes haute tension ne vont pas jusque dans les petites villes. Elles s’arrêtent en moyenne à 5 kilomètres des villes de plus de 7 000 habitants.Il faudra donc que les collectivités locales construisent une infrastructure pour prendre le relais sur ces derniers kilomètres. Enfin, une fois le réseau en place, ce sera aux opérateurs télécoms de mettre en place les services d’accès à Internet, jusque chez l’habitant.” Bien que ce soit une bonne nouvelle, l’initiative du gouvernement ne fait que la moitié du chemin “, remarque Hervé Le Roy, responsable stratégie et développement à Easynet. ” Elle permet de créer de nouvelles grandes artères mais le problème demeure pour le dernier kilomètre, poursuit-il, et tant que les tarifs du dégroupage ne baisseront pas, cela restera trop cher pour les opérateurs. “Tout cela prendra, on le voit, beaucoup de temps encore. Le temps que les projets soient définis au niveau des collectivités locales, les opérateurs potentiellement intéressés trouvés, et les budgets votés.

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Karine Solovieff