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Le futur ne rentre pas dans ma trousse

Bien mieux qu’une tablette graphique, le stylo numérique permet de transférer facilement sur son PC des documents écrits à la main sur un papier (presque) normal. Le produit donne satisfaction, pour peu que l’on s’habitue à manipuler un
stylo trois fois plus gros qu’un stylo classique.

La généralisation de l’informatique et de l’accès à Internet a modifié, pour beaucoup d’entre nous, le rapport à l’écriture. Pour ma part, j’écrivais auparavant bien plus de lettres, je me ‘ bloquais ‘ des
soirs dans la semaine pour rédiger des courriers. J’entretenais, comme on dit, ‘ une correspondance ‘.Sans verser dans la nostalgie, cette époque est révolue. Aujourd’hui, j’envoie de façon quasi exclusive des mails, le clavier a supplanté la plume et le bouton ‘ Envoyer ‘ de la messagerie électronique remplacé
le goût sucré de la colle du timbre…C’est non sans un petit pincement que j’ai vu débarquer sur mon bureau, l’autre matin, le ‘ io ‘, nom branché du stylo numérique de Logitech. Un ‘ stylo numérique ‘ : l’antinomie
contenue dans cette expression ne pouvait que donner l’envie de tester l’objet.L’idée du stylo numérique est de transférer et de sauvegarder toute prise de note scripturale sur son PC, de la sauvegarder sous forme d’image, de la convertir en texte numérique, d’envoyer par e-mails des croquis, des dessins, des
plans de rues, etc. Il se révèle plus pertinent et maniable qu’une tablette graphique, puisqu’on peut conserver ce qui a été écrit sous deux formes (papier et fichier informatique).Ce stylo à bille n’est pas tout à fait classique car il est, au moins, trois fois plus gros qu’un stylo normal, problème heureusement compensé par un poids léger. Difficile donc de le dégainer en réunion, sans que les gens s’interrogent
sur l’ovni que vous tenez en main, ou encore de le mettre dans la poche de sa chemise.Deux pré-requis sont à souligner. Le stylo, même s’il est à bille, nécessite d’utiliser un papier numérique spécial, qui permet à la caméra intégrée de mémoriser les mouvements. Ce papier est fourni par Oxford sous forme de cahier (qui
coûte quand même 7 euros), ou Post-it. Par ailleurs, un PC performant s’impose, sous risque de devoir se tourner les pouces lors des transferts.Pour le reste, le produit s’installe facilement et s’utilise de façon intuitive. Une fois la prise de note effectuée, le transfert s’effectue en plaçant le stylo dans son support, relié au PC par la prise USB. Le stylo se recharge par
la même occasion.La numérisation de l’écriture ou du dessin est plutôt satisfaisante. L’image obtenue après le transfert peut ensuite être sauvegardée, intégrée à un mail, une tâche, un document Word, ou encore adopter la forme d’un Post-it
électronique. Le cahier Oxford permet de cocher une case ‘ e-mail ‘ ou ‘ note ‘, ce qui transfère alors l’image immédiatement dans l’application idoine.La fonction de reconnaissance de caractère s’avère, elle, bien plus limitée, ce qui est dommage. Il existe certes une fonction qui permet au stylo de se familiariser avec votre écriture, mais elle se limite à des lettres majuscules. La
reconnaissance de l’écriture cursive, elle, tourne souvent au gag. Si votre écriture est ronde et appliquée, le résultat est correct. Mais si votre écriture possède, comment dire… du caractère, un banal ‘ J’écris très
bien ! ‘ se transforme en un énigmatique ‘ L’étais Ais bon ! ‘. De plus, l’application de reconnaissance de caractères n’est pas comprise dans le coffret Logitech.Au final, on aurait tort de ranger ce stylo numérique dans le rayon gadget, car, outre ses aspects ludiques (‘ Regarde le joli dessin que je t’envoie par mail ‘), il a le mérite de tendre une passerelle
nouvelle entre l’univers scriptural et celui de l’informatique. On lui voit ainsi un succès possible auprès de certaines professions qui écrivent ou dessinent beaucoup (designers, journalistes, etc.) ou populations (étudiants), pour peu que son prix
baisse et que la reconnaissance de caractères s’améliore sensiblement.

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Guillaume Deleurence