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Le frère caché de la 3G fait son retour

Une variante de la norme UMTS est en train de refaire surface. L’implication de dix-huit opérateurs et de neuf fabricants, parmi lesquels Nortel Networks et Alcatel, suscite la surprise dans le monde des télécoms.

L’UMTS-TDD, l’une des deux technologies d’accès radio que l’on croyait enterrées depuis la fin des années 90, ressurgit, avec la création d’une nouvelle alliance d’opérateurs et de fabricants.
Ce sont les nouveaux-venus, parmi lesquels Nortel Networks et Alcatel, et, surtout, dix-huit petits opérateurs, qui légitiment la position du principal fournisseur, le californien IPWireless.Les opérateurs utilisent déjà le procédé du TDD (Time division duplex), dont le débit de 12 Mbit/s serait le plus important du moment, pour les transmissions de données IP sans fil. Le retour de ce procédé,
aussi connu sous le nom de TD-CDMA, était considéré jusqu’alors comme une niche pour la boucle locale radio, bien qu’il ait été clairement défini à la fin de 1999 dans la norme Utran (UMTS terrestrial radio access
network),
à côté du W-CDMA-FDD.Alors que ce dernier repose sur la division des fréquences FDD (Frequency division duplex), l’UMTS-TDD utilise la division du temps. L’UMTS-TDD utilise deux fréquences séparées dans le spectre radio
(1900-1929 MHz, et 2 010-2 025 MHz), dont la disponibilité n’est pas la même selon les pays. Son intérêt est, pour l’opérateur, de disposer d’un système symétrique variable qui lui permet d’allouer,
selon les besoins, le débit idéal aux flux montants ou descendants.De plus, dans les pays qui ne respectent pas les recommandations de l’UIT, il est possible de modifier les fréquences d’émission jusqu’à 3,6 GHz pour un système ‘ tout-terrain ‘, ce qui devient un
avantage commercial indéniable. Selon Thierry Maupile, vice-président au développement d’IPWireless, l’UMTS-TDD, du fait de son efficacité spectrale, ne nécessiterait que des composants de puissance moyenne, une économie en kW non
négligeable. Pour les fournisseurs de systèmes de troisième génération, opposés aux systèmes radio sans fil de type Wi-Fi, l’infrastructure radio n’est qu’une des facettes des outils de l’opérateur.

Se déplacer jusqu’à 120 km/h, sans perdre la communication

La répartition des charges entre opérateurs, qui nécessite des raccordements particuliers aux infrastructures fixes et radio, pèse très lourd. ‘ Il ne suffit pas de transmettre entre deux points. Il faut que les
opérateurs puissent aussi gérer les appels, les facturer, et, surtout, provisionner les besoins et suivre les erreurs éventuelles ‘,
précise Émile Martinie, responsable des ventes de TTI Telecom, un grand fournisseur de logiciels
d’administration des réseaux, en pointe dans le domaine de la 3G.L’alliance autour de l’UMTS-TDD met en avant le fait de pouvoir communiquer tout en se déplaçant jusqu’à 120 km/h, sans perdre la communication : un plus, face aux technologies dérivées du Wi-Fi. Les
modems sont disponibles sous la forme de boîtiers ou de cartes PCMCIA, mais IPWireless devrait proposer prochainement des téléphones IP.En tout cas, le lancement à Cannes de cette nouvelle alliance TDD a secoué les télécoms. Et, surtout, a mis en lumière la société californienne IPWireless, la seule à avoir déjà convaincu six opérateurs, dont le plus grand, AtlasOne,
supervise la ville de Kuala Lumpur (Indonésie) en accès Internet.

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Thierry Outrebon