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Le frémissement d’un retour à l’embauche

Depuis plusieurs mois, le marché de l’emploi pour les informaticiens est figé. Cependant, les recruteurs sentent qu’une reprise s’amorce.

La région Rhône-Alpes est une France au dixième. Elle représente 10 % du PIB, 10 % des importations, etc. explique Gaël Bohn, responsable du développement du site de recrutement Rhônealpesjob.com. Un adage qui se vérifie pour l’informatique, puisque, en 2000, les salariés de la région dans les NTIC (industrie et services) représentaient 57 555 personnes, soit environ 10 % des effectifs nationaux (source Insee/Unedic).La région est un pôle informatique important. Les formations techniques dispensées sont nombreuses et, selon les recruteurs, de bonne qualité. Etablissements les plus souvent cités : l’Ensimag et l’Insa Lyon. Rhône-Alpes attire nombre d’informaticiens d’autres régions, séduits par la promesse d’une qualité de vie meilleure et la présence de grands groupes.Cependant, Lyon et Grenoble présentent des caractéristiques assez différentes. “A Grenoble, pôle de recherche et développement, il y a beaucoup plus d’informatique technique qu’à Lyon, plutôt tournée vers la gestion. Les profils recherchés ne sont pas les mêmes “, estime Gilbert Hyvert, gérant du cabinet de recrutement Metagora. A Grenoble, “le marché régional est très lié aux grands comptes locaux dans la micro-électronique, la fabrication de puces ou les télécom. Des secteurs où depuis neuf mois, les recrutements ont été stoppés “, note Patrick Géliot, responsable du centre Apec de Grenoble. Depuis, toute la région est plongée dans l’attentisme. “Une grosse entreprise informatique de la région nous avait réservé 150 offres d’emploi. Après huit mois de contrat, elle n’en a utilisé que 50 ! “, raconte Christophe Pons, responsable de l’agence lyonnaise de Jobpilot. Sur son site, les offres régionales d’emploi informatiques représentaient 43 % des annonces totales en juin 2001, contre seulement 9 % en mars dernier. “Les intégrateurs, les éditeurs de logiciels ou les SSII spécialisées, par exemple, dans la sécurité ou les applications web recrutent encore. Mais elles recherchent des profils pointus “, complète Claude Baratay, consultant associé du cabinet de recrutement Menway Informatique et Télécoms. Ces acteurs sont également en quête de technico-commerciaux ou d’ingénieurs d’affaires.

Des PME/PMI à la recherche de profils généralistes

Les entreprises utilisatrices, quant à elles, manquent de compétences grands systèmes et d’informaticiens sachant s’adapter aux besoins des petites et moyennes entreprises. “Nous sommes dans une région où les PME/PMI sont très nombreuses. Leurs informaticiens doivent être plutôt généralistes pour avoir une vision globale de l’entreprise, de la gestion, de la production, etc. Un type de profil un peu moins courant “, estime Gilles Maurer, président de Syntec Rhône-Alpes. En revanche, “les grandes entreprises utilisatrices embauchent moins qu’avant “, constate Claude Baratay.“Depuis février, on sent une légère reprise dans les recrutements. Les projets retardés redémarrent. La microélectronique, elle, devrait repartir fin 2002 “, prévoit cependant Gilbert Hyvert. Autre bonne nouvelle : STMicroelectronics vient d’annoncer, avec Philips et Motorola, la création de 1 200 emplois directs à Crolles d’ici à 2005, pour 650 techniciens et ingénieurs et 550 chercheurs. Un bol d’air pour les 400 sous-traitants des constructeurs de microprocesseurs, qui, eux-mêmes, devraient créer 3 000 emplois.

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Claire Chevrier