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Le fait divers niçois soulève le cas des faux amis sur les réseaux sociaux

La page de soutien au bijoutier niçois qui a tué un braqueur a recueilli plus d’un million de fans. Un raz de marée suspect pour de nombreux internautes qui ont lancé un débat sur les réseaux sociaux.

Sur la Toile, la mobilisation est forte après l’affaire de ce bijoutier niçois qui a tué un braqueur la semaine dernière. Une page Facebook de soutien au commerçant mis en examen pour homicide volontaire a déjà rassemblé 1,2 million de « fans ». Devant un tel chiffre, le débat est monté sur le Net et de nombreux internautes doutent de la véracité de ce chiffre.

Sur Twitter, de nombreux utilisateurs ont relevé dès vendredi 13 septembre, la vitesse à laquelle le nombre de « likes» a progressé. Certains doutent déjà du caractère réel de cette vague de soutien et émettent l’hypothèse que ses soutiens ont été achetés.

Un premier indice a été relevé par le blogueur @sebmusset qui, en se basant sur un site d’analyse de statistique des pages Facebook, note que « 80% des likes (945.000) du groupe de soutien au bijoutier viennent de l’étranger #arnaque ». Cette provenance lui permet de penser que ces soutiens sont des achats en gros.

15 000 dollars pour 950 000 likes

Cette activité a démarré depuis déjà quelques années et de nombreuses plateformes proposent des lots d’amis ou de likes pour des montants variables. Selon la réputation de ces services, il en coûtera entre 100 et 200 dollars pour un millier de fans et près de 10 000 dollars pour 250 000 fans ciblés qui seront sélectionnés par pays d’origine ou centre d’intérêt.

Ce sont ces montants qui font douter Guilhem Fouetillou (@gfouetil), professeur associé à Sciences Po et fondateur d’un institut d’analyse des conversations sur le web. « Au prix du marché noir, 950.000 likes coûteraient 15.000 dollars. Un tel investissement est peu probable », a-t-il tweeté.

De plus, KRDS, une agence spécialisée dans les médias sociaux contredit l’origine des « likes ». Selon ses recherches, 96% des likes des soutiens proviendraient bien de France. Il s’agirait plutôt d’un buzz qui profite surtout aux sociétés de ventes d’amis.

Par ailleurs, plusieurs twittos ont observé que le nombre de personnes commentant des statuts sur la page ou cliquant sur le bouton « j’aime » sur ces statuts était largement en corrélation avec le nombre global de 1,2 million de « likes ».

Véritables mobilisation ou achat de clics en masse, le débat est lancé. Une étude de Nielsen signalait que 90% des internautes se fient aux recommandations d’amis sur les réseaux sociaux. Habituellement, cette stratégie concerne plutôt des services commerciaux et rarement des faits de société. Mais ça, c’était avant…

Lire aussi : Données personnelles : comment les utilisateurs de Facebook se font avoir (06/03/2013)

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Pascal Samama (avec AFP)