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Le client léger facilite l’administration

L’architecture centralisée mettant en ?”uvre des terminaux légers s’est enrichie d’une interface graphique. Mais il faut bien cerner ses besoins avant d’entreprendre la restructuration de son système informatique.

Le client léger ne présente aucun inconvénient, c’est une solution souple et rapide à installer. Nous ne mettons qu’une demi-journée pour déployer une mise à jour logicielle, s’enthousiasme Olivier Molina, directeur du service informatique du conseil général du Tarn et Garonne. “Les terminaux légers sont un investissement pérenne”, renchérit Hervé Prodhomme, directeur informatique de la centrale d’achat Scarmor précisant que “de toute façon, le PC classique n’était pas adapté à notre métier”.

Windows TSE contre Metaframe de Citrix

Que l’architecture soit fondée sur des serveurs Unix ou Windows, le principe du client léger est toujours le même : les applications tournent sur un serveur central et non plus sur le poste de travail utilisateur, qui, de ce fait, ne nécessite plus d’espace disque ou de puissance processeur importants. Sun propose pour cela le protocole Sun Ray tandis que le monde Windows repose sur deux technologies : celle de Microsoft avec son édition spéciale de Windows NT, Windows Terminal Server Edition (TSE) et son protocole RDP [la version pour Windows 2000 se nommant Windows Terminal Services, Ndlr], et celle de l’américain Citrix, avec son logiciel Metaframe et son protocole multiplate-forme ICA. “Lors de la phase d’étude, nous avons comparé différentes possibilités : soit nous utilisions Windows TSE seul, soit nous le combinions avec Metaframe. Nous avons finalement choisi cette dernière architecture, explique Ali Amrouche, responsable d’exploitation d’un parc de 900 micros, répartis dans toute la France et dans les DOM, chez Agefos-PME. “Le protocole ICA de Citrix s’est révélé plus rapide que RDP, et consommait nettement moins de bande passante, ce qui dans notre cas était un atout prédominant. Metaframe propose en plus des outils d’administration très pratiques et gère la répartition de charge.” Hervé Prodhomme de Scarmor précise même : “À la différence de RDP, ICA est indépendant du matériel et ne nécessite ni ajout de patch ni mise à jour permanente”.Comme le précisent les utilisateurs, l’étude préliminaire est un passage obligé avant tout déploiement d’envergure. Elle permet de définir précisément ses besoins avant de se lancer. Le déploiement a duré six mois chez Agefos-PME, sans problème particulier. “Cette phase nous a permis d’établir une configuration serveur type ainsi que le dimensionnement correct des liaisons réseaux, poursuit Ali Amrouche. Nous utilisons ainsi une machine biprocesseur Pentium 600 avec 512 Mo de RAM pour une vingtaine d’utilisateurs, cinq serveurs de ce type suffisent pour une centaine de personnes. Côté réseau, nous avons 80 liaisons de 64 Kbit/s à 2 Mbit/s réparties entre Frame Relay et lignes spécialisées”.Même constat au conseil général du Tarn et Garonne, où le client léger Metaframe avec terminaux Wyse remplace en partie une architecture mainframe. “Nous avons dû multiplier les serveurs pour obtenir un temps de réponse semblable à celui de nos anciens logiciels CICS, explique Olivier Molina. En revanche, une fois le déploiement du premier serveur NT TSE effectué, tout est allé très vite. Il nous a fallu une semaine de maquettage et une semaine pour la formation de deux personnes. Notre premier serveur a alors accueilli 15 postes distants, création des profils utilisateurs et installation des applicatifs comprises.” Charles Delpuech, coordonnateur de l’équipe systèmes de l’université de Rennes I était, lui, passablement inquiet sur le dimensionnement de la solution et de la bande passante : “Nous avions choisi un serveur biprocesseur Solaris 8 doté d’1 Go de RAM pour 25 postes Sun Ray, en libre accès destinés aux étudiants. Il est parfois en difficulté quand les étudiants jouent des MP3 sur le serveur ou compilent des fichiers binaires récupérés sur Internet.” Pour Ali Amrouche, la lenteur d’accès provient du sous-dimensionnement des serveurs et il reconnaît devoir y consacrer une surveillance constante.Outre ce besoin de ressources déporté sur les serveurs, des problèmes persistent. Les programmes employés doivent être conçus spécifiquement pour une architecture client léger et ce n’est pas toujours le cas. “Il y a toujours des précautions à prendre, même pour une application bureautique, précise Ali Amrouche. Il faut respecter les paramétrages personnels des utilisateurs. Mais certains éditeurs ne se donnent pas la peine de développer leurs logiciels pour Windows TSE. Il faut tout tester avant d’acheter, y compris les pilotes d’imprimantes !”Même bilan du côté de Scarmor : “Les logiciels ne sont pas toujours bien conçus pour le client léger. Autre inconvénient, cette architecture n’est pas encore adaptée aux nouveaux besoins. La vidéo pour l’enseignement à distance, la visioconférence ne sont pas faciles à mettre en ?”uvre”, poursuit Hervé Prodhomme. Autre problème, les portables : “Ils forment un vrai casse-tête. Nous avons été obligés d’établir une configuration pour que les utilisateurs puissent accéder aux progiciels sur serveurs distants et disposer d’Office sur le disque dur”, relève-t-on chez Agefos-PME.

Des coûts à ne pas sous-estimer

Quant au budget, il n’est pas toujours facile de définir le coût d’une architecture client léger car celle-ci fait souvent partie d’un projet d’ensemble. Même si les terminaux reviennent moins cher qu’un PC, il faut prévoir l’achat des serveurs et des licences. “Les licences NT et Metaframe coûtent cher, même si l’investissement est inférieur à l’achat d’un mainframe” ! reconnaît Olivier Molina. Ali Amrouche, a pour sa part, consacré 122 000 ? ht (800 270 F) d’étude préliminaire, 460000 ? (3 millions de francs) pour les licences NT et Metaframe et 1,52 million d’euros (10 millions de francs) pour le matériel.

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Olivier Bibard