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” Le bug (enfin) rentabilisé “

C’est bien connu, les éditeurs informatiques sont toujours à la pointe. Nouvelles tendances technologiques, ruses marketing épous- touflantes, et, surtout, modèles économiques à faire pâlir les…

C’est bien connu, les éditeurs informatiques sont toujours à la pointe. Nouvelles tendances technologiques, ruses marketing épous- touflantes, et, surtout, modèles économiques à faire pâlir les bisons futés de la net économie. Au fil du temps, ils ont affiné le concept de bug profitable.
Retour aux sources. Pour une entreprise disons ” normale “, qui développe ses propres logiciels pour ses propres besoins, l’erreur est inhumaine. Autrement dit, réparer du code mal conçu coûte infiniment plus cher si on le fait après la mise en exploitation dudit logiciel. Il faut alors se justifier face aux utilisateurs mécontents, réparer, déployer les correctifs, et, le cas échéant, offrir à ses hotliners déprimés des vacances à Sainte-Anne. Ou alors, doubler leur salaire. Découvrir et réparer un bug après la mise en exploitation peut donc coûter jusqu’à cent fois plus cher que le réparer à l’issue d’une phase de tests. C’est du moins un bruit qui court.
Pour un éditeur qui sait y faire, le raisonnement est exactement inverse. Là où tout le monde perd de l’argent, lui en gagne. Pas la peine de trop soigner le développement, ça coûte cher. Idem pour la phase de tests. Le futur client s’en charge après avoir payé le produit, et avant de payer à nouveau une hotline à 2,29 francs la minute. Le ” service ” a du bon. Surtout s’il est payant. La hotline, le déploiement des correctifs, voire la récupération des bases de données éventuellement – et bien opportunément – perdues constituent autant de sources de profit. Et puis, pas la peine non plus de s’acharner sur la qualité des hotliners : quelques minutes de gagnées, c’est toujours ça de ” prix “.
Le marché des logiciels qui plantent représente donc un véritable eldorado. Comme pour laminer davantage toute moralité, ici aussi la loi du plus fort est toujours la meilleure. Les éditeurs puissants ne tremblent plus, et il y a bien longtemps qu’on ne les ennuie plus avec ces histoires. Mais leur véritable offensive aura lieu quand ils donneront leurs logiciels. Vous n’aurez plus d’argument pour râler. Il faudra d’ailleurs payer pour le faire.

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hilippe Billard, journaliste à 01 Informatique